Dimanche, c’est pas la fête à Châlons-en-Champagne

Le repos dominical n’est plus sacré. Les commerçants sont encouragés à ouvrir le dimanche pendant les fêtes… quitte à se sentir bien seuls.

Ah non, le dimanche, c’est pour la famille !  » Il y a ceux pour qui il n’est pas question d’aller travailler un jour chômé, comme ce commerçant de la rue de la Marne, et il y a ceux qui n’ont pas vraiment le choix. Place Monseigneur-Tissier, Didier Charles réalise une grosse partie de son chiffre d’affaires annuel pendant les fêtes. Les P’tits Plaisirs dont il a fait sa spécialité, sucreries en tout genre, déguisements ou feux d’artifice, s’arrachent à la veille de Noël et du Nouvel An. Alors, comme la loi l’y autorise, il sera ouvert les dimanches 24 et 31 décembre. Au risque de se sentir un peu seul derrière son comptoir.

un dimanche sans flonflons ni animations

«  On nous demande d’ouvrir mais le marché de Noël s’arrête le 23 au soir  », peste le commerçant, qui occupe ses locaux depuis 2003. Dans les allées du marché, on souffle pourtant que quelques jours d’ouverture supplémentaires n’auront pas été de trop, afin de compenser des ventes «  plus que moyennes ».

Dimanche, il n’y aura donc ni chalet, ni animation : celles du « Noël en Champagne » prennent fin le samedi, après une grande soirée de fête pour les 20 ans du nom de Châlons-en-Champagne.

Dimanche, il n’y aura pas non plus de service de transports exceptionnels. « Pourquoi ne pas ouvrir le marché et proposer des navettes puisqu’il faut redynamiser le centre-ville ?  », s’interroge Didier Charles.

« L’invitation » de la municipalité à ouvrir ce jour-là fait donc « s’entrucher » avec le vin chaud.

La dérogation au repos dominical pour l’année 2018 a été votée jeudi en conseil municipal, faisant là aussi toussoter. «  Qu’on nous présente une embauche créée grâce à ces ouvertures, une !  », a réclamé le frontiste Pascal Erre. Avant d’ajouter : «  Je suis un vieux réac opposé au travail le dimanche, pour qu’il nous reste au moins un jour où l’économie ne prime pas. » L’adjoint au commerce Ludovic Chassignieux, après avoir lancé qu’un «  centre-ville ce n’était pas une galerie commerciale  », a préféré botter en touche : «  Ce n’est pas une obligation, les commerçants font ce qu’ils veulent. » Ou ce qu’ils peuvent.

 Marion Bertemes – L’Union

Les faits

Depuis le 1er janvier 2016, la loi Macron permet aux municipalités de définir entre zéro et douze dimanches ouvrables par an, contre cinq auparavant.

Châlons a choisi le quota maximum. Les commerces de détail ont donc la possibilité d’ouvrir le dimanche à douze dates définies par la Ville. Parmi elles, les dimanches 24 et 31 décembre.

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