Italie : retour du repos dominical ?

En Italie, Matteo Renzi, alors président du conseil, avait porté une modification du code du travail qui avait autorisé l’ouverture illimitée des magasins et centres commerciaux, le dimanche devenant le jour du supermarché (2012-2015).

Ayant constaté l’impact négatif de cette mesure sur les familles, le vice-Premier ministre, Luigi Di Maio, souhaite revenir à une régulation du travail dominical favorisant la vie des familles, au grand dam de la grande distribution. Cette mesure devrait être effective avant la fin de 2018.

 

L’ouverture dominicale est de nouveau au cœur des débats en Italie. Luigi Di Maio entend faire marche en arrière en mettant fin à l’ouverture des magasins le dimanche, avant la fin de l’année.

« L’horaire libéralisé du gouvernement Monti est en train de détruire les familles italiennes. Il faut recommencer à discipliner les ouvertures et fermetures ». Le vice-président du Conseil et ministre italien du Travail Luigi Di Maio avait déjà annoncé la couleur au début de l’été. Il a voulu confirmer son message ce week-end lors d’un déplacement à Bari (sud de l’Italie), avant l’examen ce jeudi d’une proposition de loi venant drastiquement réduire les ouvertures du dimanche et des jours fériés.

400 millions en moins

Depuis 2011, les Italiens et touristes ont pris l’habitude de faire leurs courses le dimanche et jours fériés compris. Le décret « Sauvons l’Italie » (Salva Italia), adopté sous le gouvernement Monti dans une période de pleine crise mondiale, avait autorisé l’ouverture illimitée des magasins, cela afin de relancer la demande.
25% des magasins, tout à tour, resteront ouverts, détaille Luigi Di Maio. Mais la grande distribution s’inquiète. Le président de la Federdistribuzione, l’association de la grande distribution, lance l’alarme : « L’arrêt des ouvertures dominicales engendreraient la perte de milliers d’emplois » et craint par ailleurs « la concurrence avec l’e-commerce ».
Selon le quotidien Sole 24 ORE, les fermetures dominicales engendreraient 400 millions d’euros en moins aux travailleurs, le montant annuel servant à payer le travail extraordinaire (un travailleur gagne 30% en plus le dimanche).

La situation en Europe

Outre l’Italie, 14 autres pays européens ne prévoient aucune restriction à l’ouverture des magasins les dimanches et jours fériés, tels la Bulgarie, la Finlande, l’Irlande, le Portugal ou encore la Suède.
La France quant à elle, autorise l’ouverture des magasins alimentaires jusqu’à 13h. Pour les salariés travaillant dans des magasins de plus de 400m², la rémunération est augmentée de 30%. Les magasins non-alimentaires ont eux la possibilité d’ouvrir avec l’accord préalable du maire de la ville et à condition d’accorder une rémunération double aux travailleurs.

RTBF, 18/07

 

NDLR : Selon l’Office statistique européen Eurostat, 3,5 millions de salariés transalpins travaillent le dimanche dans tous les secteurs, dans des centres commerciaux désormais ouverts 7 jours sur 7. Les défenseurs de l’ouverture font observer que ce nombre est faible en comparaison des 47 % des travailleurs suédois et des 30 % en moyenne dans l’Union européenne, alors que « seulement » 24 % des salariés italiens sont concernés.

Commentaires 1

  • Toujours cet argument éhonté de la concurrence e-commerce par la grande distrib ! Nous prendraient-ils pour des débiles ? Si on va dans cette logique, il faudrait donc que tous les magasins soient ouverts 24/24 7/7 puisque le e-commerce est ouvert en permanence.

    Le e-commerce n’est pas un segment concurrent, mais un segment complémentaire. Libre à chacun, grande distrib ou commerçant traditionnel, d’ouvrir un site marchand.

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