Deux ans après l’adoption de la loi Macron, l’ouverture des commerces le dimanche gagne progressivement du terrain. Et si les grandes surfaces se frottent les mains, cela ne réjouit pas forcément les organisations syndicales et les salariés. « À la CFTC nous sommes contre parce que l’on pense que dans la société, il faut un temps où les choses sont plus calmes », défend Joseph Thouvenel, vice-président de l’organisation syndicale.
Mais à présent que la loi Macron est entrée en vigueur, le syndicaliste défend une application qui soit la plus favorable possible aux salariés. « Il y a certaines grandes surfaces qui ont de la cupidité et qui veulent gagner toujours plus sur le dos des salariés », déplore Joseph Thouvenel. « Je remercie les services publics (qui continuent le dimanche, ndlr) mais il ne faut pas faire basculer la société dans une configuration où le travail le dimanche devient la norme. (…) On sait très bien que l’ouverture des grandes surfaces le dimanche conduit à la destruction de petits magasins ».
Une source de régression, pour Joseph Thouvenel
Joseph Thouvenel s’appuie sur une étude réalisée par une organisation patronale italienne. D’après cette étude, qu’il considère applicable en France, 80.000 emplois auraient été perdus en Italie depuis l’ouverture des grandes surfaces le dimanche. « Ne basculons pas dans une société où c’est le commerce qui dicte sa loi à la vie de famille, la vie personnelle et la vie spirituelle », plaide le syndicaliste.