La fin du conseil gratuit.
Du côté des notaires, les inquiétudes sont aussi multiples. Le volet de la loi Macron sur la réforme des professions réglementées induit la baisse de tarifs de certains actes courants, préjudiciables à terme selon eux pour leurs clients. « Le public vient nous voir pour des conseils juridiques, parfois simplement pour remplir une déclaration d’impôts, un dossier d’aide, des problèmes de voisinage. Nous ne faisons pas payer ces conseils mais nous nous rattrapons sur des actes plus complexes », explique Me Alban Vourron, notaire à Lannion. Avec la loi « ceux qui ont les moyens pourront négocier les tarifs, les autres ne le pourront pas », ajoute sa consoeur de Plouaret, Anne Fercoq-Le Guen. Les notaires tiquent aussi sur le principe de la libre installation (jusque-là un diplômé n’avait pas le droit de s’installer où il voulait et devait reprendre une étude existante). « On nous a forcés à acheter une étude, et maintenant elle ne vaut plus rien ». Selon eux, un tiers des études disparaîtraient avec une concentration dans les grandes villes au détriment des zones rurales, ce qui aurait aussi pour conséquence des licenciements de salariés. « On n’est pas fermé à certaines réformes ni à l’évolution des conditions d’exercice, poursuit Me Rouxel, mais la loi a été concoctée sans connaissance du terrain. Nos bilans n’ont pas été étudiés. »