Le travail dominical loin d’être une évidence, d’après les données de l’Insee

L’INSEE confirme l’inutilité globale de l’ouverture des commerces le dimanche. Tout simplement parce que le dimanche, les français préfèrent d’autres horizon que celui, mercantile et frelaté, des galeries commerciales.

Dès lors, le projet Macron apparait comme une verrue taillée sur mesure pour la satisfaction d’intérêts particuliers : certains propriétaires de grands magasins, situés en ZTI, et où le travail pourra être effectif tous les dimanche, vont faire une opération spéculative intéressante. Par ailleurs, les dimanche du maire, passant de 5 à 12, utilisé comme argument d’ajustement pendant la négociation, pourra utilement servir à des cas comme le centre commercial du Millénaire.

Moi Président, disait-il …. 

 
LSA CONSO 22 janvier 2015  par MORGAN LECLERC
Une étude de l’Insee pointe le recul des courses du dimanche dans les habitudes des français. Et ce depuis 1974.
En étudiant la pratique des courses de 1974 à 2010, l’Insee a pointé les évolutions dans les habitudes des Français. Et de manière assez surprenante, la visite des magasins le dimanche a perdu beaucoup de terrain sur le long terme. De quoi remettre en question l’intérêt récent pour l’ouverture dominicale ?
Entre 1974 et 2010, les comportements des Français en matière de courses (le fait d’acheter des biens, en magasins, sur les marchés ou sur Internet selon la terminologie de l’Insee) n’ont cessé d’évoluer. Moins fréquentes, plus longues, plus étalées au cours de la journée, les courses suivent les changements sociétaux.
A l’heure où le sujet du travail dominical revient sur la table, les données de l’Institut national de la statistique permettent de prendre un peu de hauteur… et de constater que le dimanche est en sérieuse perte de vitesse sur le long terme. Le taux de pratique le dimanche, c’est-à-dire le taux de français qui effectuent des courses le dernier jour de la semaine, était de 38% en 1974. En 2010, il n’était plus que de 21%, presque une division par deux. Compte tenu de cette érosion régulière, le dimanche est-il réellement un jour d’avenir pour le commerce ?
Un taux de pratique des courses le dimanche quasiment divisé par deux en 36 ans

courses_dimanche.jpg

Source Insee
Pour les partisans de l’ouverture dominicale, ce levier reste un moyen de développer ses ventes, ou plus prosaïquement de récupérer des parts de marché à la concurrence, peu de secteurs étant en croissance. Pour ses détracteurs, le jeu n’en vaut pas la chandelle. A quoi bon mobiliser les salariés et les magasins pour une si faible fréquentation ? Et l’Insee dévoile des chiffres qui vont plutôt dans le sens des opposants.
1,4% DE CONSOMMATEURS EN MAGASIN LE DIMANCHE APRES-MIDI
Le dimanche, la fréquentation culmine à 10h40, avec 5,4% de consommateurs présents… ce qui représente trois points de moins qu’en 1974. Les Français se lèveraient-ils moins tôt, ou la consommation est-elle plus lissée sur la journée ? La question restent entière, l’Insee notant que le nombre plus important de points de vente ouverts "a accru les possibilités de faire ses courses le dimanche après midi, ce qui se concrétise par la présence constante d’environ 1,4% de consommateurs entre 14 et 19 heures".
 
Ce qui reste peu, d’autant que les courses du dimanche « sont toujours les moins longues », même si leur durée s’est accrue pour ceux qui les pratiquent. Autant d’arguments qui pourront servir les deux camps dans la bataille du travail dominical.

Laisser un commentaire