C’est encore le JDD, le journal de LVMH, qui publie une tribune de "Trente intellectuels, dirigeants d’entreprises et économistes qui estiment urgent de "faire repartir la machine" appellent à voter la loi Macron.
Le JDD est ce journal d’Arnaud Lagardère, qui déclarait : « C’est quoi l’indépendance en matière de presse ? Du pipeau », et qui n’avait pas hésité à publier un sondage intentionnellement bidonné sur le travail du dimanche, en 2008.
Engagé en faveur de la dérégulation du dimanche, il n’a trouvé que 30 personnes pour le soutenir ? C’est peu. Voire ridicule. Et encore faudrait-il en enlever ceux dont nous n’avons pas le temps de vérifier qu’ils n’ont pas signé cette tribune par intérêt personnel.
"Pourquoi il faut voter la loi Macron"
TRIBUNE – Plusieurs chercheurs, PDG et économistes défendent dans le JDD la nécessité, selon eux, de voter la loi Macron, débattue à partir de lundi à l’Assemblée nationale.
Nous constatons, comme tous les Français, que notre économie est en panne, et que notre société est en peine. Nous considérons qu’il est du devoir de nos responsables politiques de tout mettre en œuvre pour faire repartir la machine en réconciliant la justice sociale avec l’efficacité économique.
Trop de réformes, qui n’enlèvent rien à personne mais dont l’utilité est pourtant indiscutablement établie, ont été repoussées depuis trop longtemps – des décennies, pour certaines –, car les corporatismes se prétendent défenseurs de l’intérêt général, alors qu’ils ne sont animés que par la volonté de préserver les rentes. Ces réformes sont plus urgentes aujourd’hui que jamais.
Nous récusons donc catégoriquement l’idée selon laquelle certaines avancées ne méritent pas d’être appliquées parce qu’elles seraient trop timides. Oui, il faut poursuivre les efforts, et remettre chaque jour l’ouvrage sur le métier. Mais non, nous n’avons pas le droit de refuser de faire les pas qui vont dans la bonne direction, quand bien même nous aimerions qu’ils soient plus grands, ou plus rapides. Défendre notre modèle de société, ce n’est pas le figer, mais le moderniser. Pour le rendre plus efficace, et plus juste aussi.
Nous sommes par ailleurs convaincus qu’au-delà de la somme de mesures d’inégale importance, il est capital de montrer aux Français et à nos partenaires étrangers que notre pays est capable de mouvement. Dans une France qui a le sentiment de s’enfoncer dans l’impasse et qui ressent plus vivement encore depuis le 7 janvier l’urgence d’un rebond collectif, l’immobilisme politique serait une faute et nourrirait directement le populisme.
Pour toutes ces raisons, nous pensons que le Parlement ne devrait pas amoindrir la loi Macron, mais qu’il faudrait au contraire qu’il la complète et l’enrichisse, parce qu’elle peut utilement l’être. Surtout, nous lui demandons de la voter. Elle est perçue à juste titre par nombre de Français comme un nouvel élan ; faisons en sorte qu’ils ne soient pas déçus et que ce texte soit effectivement le commencement d’un nouveau cycle. Un cycle qui redonne à la jeunesse de notre pays toute sa place, comme cette loi le fait.
Liste des signataires :
Philippe Aghion, professeur à Harvard et au Collège de France
Yann Algan, professeur à l’IEP de Paris
Gilles Babinet, entrepreneur
Agnès Belaisch, économiste en chef du Mécanisme Européen de Stabilité
Agnès Benassy-Quéré, professeur à Paris I et à l’École d’économie de Paris
Laurent Bigorgne, directeur de l’Institut Montaigne
Jacques Cailloux, chef économiste Europe, Nomura
Jean-David Chamboredon, associé du fonds de capital-risque Isai et initiateur du mouvement des "Pigeons"
Gilbert Cette, professeur à l’université Aix-Marseille
Élie Cohen, économiste, directeur de recherches au CNRS
Christian Dargnat, chief investment officer, BNP Paribas Asset Management
Xavier Duportet, fondateur du Hello Tomorrow Challenge
Gaël Duval, entrepreneur, Fondateur de la French Touch Conference
Gilles Finchelstein, directeur général de la Fondation Jean-Jaurès
Philippe Grangeon, cadre dirigeant
Jacques-Antoine Granjon, fondateur et PDG de vente-privee.com
Philippe Gudin, économiste en chef Europe, Barclays
Francis Kramarz, chercheur au Crest
Yves Lichtenberger, sociologue
Olivier Mathiot, cofondateur et PDG de PriceMinister
Fabrice Montagné, économiste Europe, Barclays
Erik Orsenna, écrivain
Thierry Pech, directeur général de Terra Nova
Hélène Rey, Professeur d’économie, London Business School
Vincent Ricordeau, cofondateur de KissKissBankBank
Robin Rivaton, essayiste
Angel Ubide, chercheur, Peterson Institute
Natacha Valla, Cepii
François Villeroy de Galhau
Etienne Wasmer, codirecteur du Liepp et professeur à l’IEP de Paris