En ouvrant le débat sur le travail dominical et en promettant des compensations salariales, promesse aussitôt abandonnée derrière celle de négociations de branche, M. Macron met le doigt dans le problème de l’inégalité de traitement des salariés en zone touristique. Les salariés de la Tour Eiffel travaillent le dimanche. Ils sont en zone touristique : aucune compensation n’est prévue pour leur travail dominical, qui pourtant rapporte beaucoup de devises à la France : le CA de leur boutique est compris entre 30 et 40.000 euros par jour. Mais pour eux, juste un peu plus que le SMIC. Ce serait également le cas en cas de classement des magasins du Boulevard Haussmann en zone touristique : travail du dimanche obligatoire, mais sans compensation. |
Les touristes risquent d’être à nouveau privés de souvenirs à la Tour Eiffel ce dimanche, au troisième jour d’une grève des employés des boutiques du célèbre édifice qui réclament une augmentation salariale, a-t-on appris auprès de la CGT. «Le mouvement est reconduit demain (dimanche)», a informé Rémi Picaud, représentant de la CGT Commerce, après une réunion infructueuse avec la direction.
«Les boutiques sont toutes fermées et elles le resteront aujourd’hui (samedi)», a ajouté le responsable syndical. Une délégation a été reçue en fin de matinée par la direction, qui a fait «des propositions vraiment trop basses et démesurées» par rapport à la demande des grévistes, à savoir 300 euros d’augmentation pour tous, a dit Rémi Picaud.
Payés «un peu plus que le smic»
D’après le syndicaliste, la plupart des employés sont payés «un peu plus que le Smic». Ils ne bénéficient d’«aucune compensation ni majoration» lorsqu’ils travaillent le dimanche, quand l’entreprise gagne «30 à 40.000 euros par jour» en chiffre d’affaires.
«Quand on aura fait de Paris une grande zone touristique, tout le monde sera au régime de la Tour Eiffel», ironise le militant CGT, en référence au projet de loi Macron. Le texte défendu par le ministre de l’Economie Emmanuel Macron prévoit la création de zones touristiques internationales dans lesquelles le travail le dimanche et en soirée sera possible toute l’année.
Les boutiques de souvenirs sont gérées par la société SCSC Tour Eiffel, une filiale de Relay (groupe Lagardère) qui dispose de huit points de vente ouverts de 8h à 22h, selon son site Internet. Elles emploient une cinquantaine de salariés par roulement, d’après la CGT, qui a recensé quelque 80% de grévistes samedi, comme la veille.
Contactée par l’AFP, l’entreprise n’était pas disponible dans l’immédiat. La Tour Eiffel est un des monuments les plus prisés au monde avec près de 7 millions de visiteurs par an.