Le P-DG du groupe de distribution Système U, Serge Papin, n’est "pas favorable" à l’ouverture le dimanche après-midi des commerces alimentaires. © Sipa
Le P-DG du groupe de distribution Système U, Serge Papin, a pris ses distances mardi avec la "réaction de mauvaise humeur" de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD) qui a gelé les négociations sociales de branche en représailles à un projet d’augmentation d’une taxe. "Je ne m’associe pas à une espèce de réaction de mauvaise humeur au nom d’une augmentation de taxe", a déclaré M. Papin sur RMC, après l’annonce par la FCD la semaine dernière de l’annulation de "toutes les négociations sociales en cours, notamment celles sur les contreparties du pacte de responsabilité."
"Je suis favorable à la signature de ces accords", a ajouté le dirigeant de Système U, tout en déplorant la majoration de la taxe sur les surfaces commerciales (Tascom) votée par l’Assemblée nationale, "qui va coûter 300 millions d’euros supplémentaires".
L’ouverture le dimanche en débat
Le patron du groupement coopératif rejoint sur ce point le P-DG de Carrefour, Georges Plassat, qui a appelé les distributeurs à "équilibrer (leurs) observations dans ce domaine". Le numéro un français et européen de la distribution devrait en effet percevoir 110 millions d’euros en 2014 au titre du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), avait-il précisé. Le P-DG de Système U a, pour sa part, signalé que le montant reversé cette année à son groupe au titre du CICE devrait être compris entre 25 et 30 millions d’euros.
Par ailleurs, le patron du groupement coopératif s’est dit "pas favorable" à l’ouverture le dimanche après-midi des commerces alimentaires, qui bénéficient déjà d’une dérogation permanente jusqu’à 13 heures. Serge Papin juge le débat "hallucinant" : "Cela devient une espèce d’alpha et d’oméga de la relance, s’amuse-t-il. À titre personnel, je ne suis pas favorable à l’ouverture du dimanche après-midi." Le sujet suscite le débat parmi les distributeurs, M. Plassat s’étant prononcé pour l’ouverture dominicale des petits commerces alimentaires de centre-ville, "mais beaucoup moins, voire pas du tout, pour les hyper". "Je ne crois pas à la relance de l’économie par l’ouverture du dimanche après-midi. Le travail le dimanche ne créera pas d’emplois", a insisté M. Papin, préconisant toutefois d’"adapter là où c’est nécessaire", en particulier dans "les grandes gares, les grands aéroports et les grands magasins"