Pour l’attractivité de Paris, osons le dimanche!

Les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnait ! C’est ce qui vient immédiatement à l’esprit à la lecture de cette chronique de Mme Tachène, dont nous publions malgré tout le propos, pour son exemplarité.

En effet, en peu de mots, voilà un concentré de ce dont les citoyens ont soupé : hypocrisie, insinuations, déconsidération, attaques perfides, affirmations inexactes, mensongères ou de mauvaise foi, c’est un catalogue. 

Continuez comme ça, Mme Tachène, et vous pourrez vous vanter d’avoir beaucoup fait pour la progression des extrémismes en France. 

 
 
TRIBUNE – L’ouverture des commerces le dimanche, c’est le sujet qui fâche entre le gouvernement et la mairie de Paris. Emmanuel Macron doit présenter son projet de loi sur l’activité jeudi 10 décembre. Au même moment, la Mission d’information et d’évaluation (MIE), mise en place par Anne Hidalgo, se réunira pour la dernière fois avant la remise de son rapport le 16 décembre. Anne Tachène, conseillère de Paris, représente le groupe UDI-MoDem au sein de cette MIE.
Paris, 30 millions de visiteurs par an, première destination touristique mondiale. Notre capitale peut s’enorgueillir de ce titre d’excellence, qui fait du tourisme le premier secteur économique parisien.
Pourtant, une ombre au tableau, une anomalie : Paris arrive seulement en huitième position pour le panier moyen de dépenses des visiteurs… Face à ce différentiel inquiétant, quel responsable politique pourrait encore douter de la nécessité d’agir?
Le shopping est aujourd’hui une activité à part entière de l’offre touristique, c’est même l’activité qui connait la plus forte croissance selon les professionnels du secteur.
Les touristes en progression viennent de Chine (+27%), du Brésil (+22%),  du Moyen-Orient (+21%), de Russie (+9%), d’Australie (+16%), sans compter le retour des américains (+15%). Pour eux, le shopping dans la capitale de la mode constitue un réel facteur d’attractivité. Or, ce sont précisément ces visiteurs à forte croissance qui consacrent le budget le plus important dans notre capitale. C’est donc bien là que se situe le potentiel de croissance des recettes touristiques pour Paris.
L’ouverture dominicale des magasins n’est pas seulement une question d’image de dynamisme face aux économies à forte croissance, c’est avant tout un moyen de capter des dépenses supplémentaires.
Les salariés ont bien compris l’intérêt que peut leur apporter le travail le dimanche : dans de très nombreux cas, les enseignes comptent plus de volontaires que de postes à pourvoir ; fait rare, on a même pu voir des salariés manifester pour avoir le droit de travailler ; un sondage d’Opinion way montrait encore en avril dernier que 33% des salariés y sont favorables à condition de gagner plus…Volontariat, doublement du salaire et jour de repos compensatoire, ce sont les trois conditions qui doivent permettre cette évolution. L’ouverture d’un dialogue social, branche par branche, en fonction de la taille des entreprises, s’avèrerait la meilleure façon de trouver un contrat gagnant-gagnant entre les différents acteurs.
Les parisiens, eux aussi, tous les sondages le prouvent, voient dans l’ouverture des commerces le dimanche une adaptation moderne aux nouveaux modes de vie urbains : les rythmes de vie et les modes de consommation ont évolué. L’ouverture des commerces le dimanche représente pour eux, non seulement une offre de confort, mais aussi une demande liberté dans l’organisation du quotidien. Il ne s’agit pas de rompre les équilibres traditionnels, mais de les rendre compatibles avec la vie telle qu’elle est.
La volonté du Président de la République de faire du tourisme "une grande cause nationale", relayée par Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères et du Développement international, s’annonçait comme une prise de conscience. Après des années de passivité coupable de la municipalité parisienne, on était en droit de penser que la décision de lancer une nouvelle Mission d’Information et d’Evaluation irait dans le même sens. Si la proposition venait du gouvernement socialiste, l’espoir d’une remise en question était possible…
Pourtant, malgré des mois d’auditions et de consultations, le passage à l’action ne semble toujours pas d’actualité. A Paris, on continue à tergiverser, à se recroqueviller sur de vieux réflexes idéologiques,  à ignorer les réalités des grandes métropoles internationales. Pire, face aux dissensions internes de sa majorité municipale et son refus d’une véritable évolution pour l’attractivité de la capitale, la Maire de Paris risque de se voir dessaisie de son pouvoir de décision par le gouvernement qui présentera son projet de loi en conseil des ministres le 10 décembre prochain.
L’Etat a décidé de passer outre, mais qui pourrait comprendre qu’Anne Hidalgo refuse encore de reconnaître le secteur des grands magasins-Haussmann comme zone touristique? Ce refus de l’évidence est symbolique des postures idéologiques et des rigidités d’un autre temps qui agitent sa majorité hétéroclite…
Tandis que dans son propre camp des voix dissonantes commencent à s’exprimer, fatiguées de cet entêtement dans l’inaction, la maire de Paris peut encore composer une majorité d’idées avec le centre et la droite, et ceux qui, conscients de l’importance de préserver l’attractivité de la capitale, sont prêts à faire évoluer l’ouverture dominicale des commerces.
Alors, Madame Hidalgo, osons le dimanche, avant que le gouvernement ne vous l’impose!
* Par Anne Tachène, conseillère de Paris (15e arrondissement) et membre de la Mission d’information et d’évaluation sur le travail dominical et nocturne à Paris.
Anne Tachène
mercredi 03 décembre 2014

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