Valls, qui ose tout, ne doute de rien, et pense que la future loi Valls (ex-Macron ?) passera la rampe à l’Assemblée, comme les autres textes sont également passés sans coup férir. Hélas, nous craignons qu’il n’ait raison, tant nos députés ont oublié leur rôle premier : représenter les électeurs, et les défendre des excès du pouvoir. |
Le Monde.fr | 09.12.2014 à 10h52 • Mis à jour le 09.12.2014 à 12h25 | Par David Revault d’Allonnes
Manuel Valls et Emmanuel Macron à l’Elysée, le 20 novembre. | BERTRAND GUAY / AFP
Fait rare, Manuel Valls assurera en personne le service après-vente de la « loi Macron », mercredi 10 décembre, à l’issue de sa présentation en conseil des ministres.
Flanqué bien sûr du principal intéressé, le ministre de l’économie, mais aussi d’une brochette de ministres impliqués par ce texte : Christiane Taubira, Michel Sapin, François Rebsamen, Carole Delga, Thierry Mandon, Sylvia Pinel, Alain Vidalies. Signe de l’importance du moment, cette présentation aura lieu à l’Elysée-même, dans un des salons attenants à celui où se tient le conseil. Une pompe inhabituelle pour le dévoilement d’une loi, qui témoigne de l’enjeu politique qui l’accompagne.
Cette prise en main du dossier par le premier ministre répond à un double impératif. D’abord, protéger son ministre de l’économie. Car Emmanuel Macron tend à devenir, ces jours-ci, une cible pour la gauche du PS, son texte n’étant pas assuré, loin de là, de recueillir en l’état une majorité à l’Assemblée nationale, selon plusieurs sources au sein de l’exécutif.
« Mon rôle de premier ministre n’est pas de laisser les ministres seuls face à l’adversité, mais de les soutenir, s’agissant de textes importants. Comme j’ai soutenu Bernard Cazeneuve, injustement mis en cause ces dernières semaines », a expliqué Manuel Valls, lundi 8 décembre en marge d’un déplacement à Prague. « Mon rôle, c’est de conduire le pack, comme chef d’équipe, autour de ce texte important, de créer en permanence des réflexes de soutien et de solidarité », explique le chef du gouvernement, dans l’élan de son intervention au « 20 heures » de France 2, dimanche, où il assurait ambitionner de demeurer à Matignon jusqu’en 2017.
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Protéger Emmanuel Macron, donc, mais aussi sécuriser sa propre position et « illustrer le fait que nous poursuivrons les réformes », explique M. Valls. D’ici à ce que la « loi Macron » devienne une « loi Valls », il n’y a qu’un pas que le premier ministre n’est pas loin de franchir : « Ce n’est pas la loi de Macron, même si c’est lui qui la portera dans les médias, c’est une loi voulue par le président et le premier ministre », estime-t-il.
Quand à la destinée parlementaire du texte, le chef du gouvernement, là encore, de bonne guerre, assure ne pas douter : « On nous promet toujours que les textes ne passeront pas. Or regardez la confiance, les budgets, la réforme des régions qui ne devait pas se faire, la réforme des allocations familiale… Moi, je suis toujours optimiste. »