Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose, cette citation (inexacte) attribuée à Voltaire s’applique parfaitement quand on écoute Sophie de Menthon – qui veut faire travailler les salariés le dimanche et la nuit – annoner les chiffres parfaitement fantaisistes annoncés par le MEDEF. Au risque de nous répéter, il faut rappeler que les chiffres du MEDEF ne sont appuyés sur rien. Rien. Et que les études sur le sujet, tout particulièrement celle de l’OFCE, démontrent LE CONTRAIRE. Nous avons demandé au MEDEF de produire ses sources : aucune réponse. Nous avons défié publiquement (et nous ne sommes pas les seuls) Pierre Gattaz de produire UNE SEULE étude crédible démontrant que le travail du dimanche crée de l’emploi, dans notre conjoncture. Aucune réponse. |
REPLAY – Joseph Thouvenel, secrétaire général adjoint de la CFTC et Sophie de Menthon, présidente du mouvement ETHIC, ont commenté la libéralisation du travail du dimanche, prévue par le projet de loi d’Emmanuel Macron.
Défendu par le ministre de l’Économie, le projet de loi pour "l’activité et l’égalité des chances économiques", prévoit de libéraliser le travail du dimanche et du soir. À l’approche de la réforme Macron, qui sera examinée à l’Assemblée avant la fin de l’année, les salariés des grands magasins parisiens sont inquiets. Avec l’appui des syndicats, ils organisent une manifestation de rue aujourd’hui au cœur de la capitale. Face à ce foyer de tension, une question se pose : le volontariat n’est-il pas imposé par les patrons ?
Pour Joseph Thouvenel, ne pas travailler le dimanche est un "choix de société". Le secrétaire général adjoint de la CFTC veut une société, où pour un temps, la production et la consommation sont mises entre parenthèses pour laisser place à la vie familiale, associative, personnelle et spirituelle.
Il rappelle que le volontariat existait au XIXème siècle. On contractait librement, et celui qui pouvait donner du travail a imposé tout ce qu’il voulait à celui qui n’en avait pas.
Tant qu’il y a une subordination dans le contrat du travail, le volontariat a toutes ses limites.
Joseph Thouvenel, secrétaire général adjoint de la CFTC
Étant favorable au travail dominical et nocturne, Sophie de Menthon souligne que chaque emploi est utile aux salariés ou aux jeunes qui veulent payer leurs études. La présidente du mouvement ETHIC assure que cela favorise la création d’emplois. Selon le Medef, entre 30 et 40.000 emplois pourraient être créés.
Peu importe le nombre exact d’emplois créés, il faut arrêter d’empêcher l’emploi, où qu’il soit.
Sophie de Menthon, présidente du mouvement ETHIC
"S’il y a un chômeur et qu’on a envie de le prendre pour 20 heures par mois, il aura un pied dans l’entreprise, c’est utile. Il faut pouvoir bosser quand on veut bosser", insiste Sophie de Menthon. Toutefois, elle reconnaît qu’"il y a forcément des mauvais cas où on a obligé un tel ou une telle à travailler".