Il nous serait facile de chanter le couplet "nous vous l’avions bien dit", car cela fait au moins 5 ans que nous parlons de "l’effet domino" : au nom de quoi serait il légal d’aller acheter un canapé le dimanche, et pas un livre ? Ou un ballon de rouge, et pas un ballon de foot ? Qui pourrait donner tort à M Bompard ? Ce pour quoi nous demandons l’abrogation de la loi Mallié (et de l’amendement ConfoKea), c’est bien pour éviter ce jeu de domino, qui entraîne de proche en proche toute la société française dans une dérégulation sociétalement dommageable, et strictement inutile au plan économique. Mais là où le discours de M. Bompard sombre dans une détestable hypocrisie, c’est quand il dit qu’il subirait la concurrence du commerce en ligne, alors que la FNAC dispose déjà de son propre site Internet de vente en ligne ! Si pour battre Amazon, il en est réduit à inventer des expédients comme l’ouverture du dimanche, c’est simplement que le site Internet de la FNAC est mauvais. Est-ce que ce sont les salariés de la FNAC, et la société française, qui doivent payer la médiocrité de la e-stratégie de cette entreprise ? Non content de faire preuve d’hypocrisie, ce discours est également malhonnête, losrqu’il reprend sournoisement les chiffres fantaisistes de M. Macron, qui évaluait mi-octobre à 25% le chiffre d’affaire dominical d’Amazon. En effet, les propos précédents de M. Bompard, datant du 30 octobre, évaluaient qu’il s’agissait d’un CA de 20% et non 25, mais sur tout le week-end, et non sur un seul jour. Alors, quand M. Bompard reprend avec les Mallié et consorts les promesses de "vraies contreparties sociales" pour les salariées, que par ailleurs M. Macron promet de ne pas rendre obligatoire pour les entreprises de moins de 20 salariés, nous manquons d’éléments pour pouvoir estimer ce propos sincère. Etienne NEUVILLE |