Metronews, 19/10
Gagner encore un peu de temps. Alors que le ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, a présenté mercredi ses propositions pour étendre le travail dominical, la Ville de Paris se montre prudente sur le sujet.
Macron a posé sur la table des mesures qui fâchent une partie des alliés de la maire socialiste, Anne Hidalgo, elle-même favorable au débat sur le sujet du travail le dimanche. Le ministre de l’Economie propose d’étendre de 5 à 12 par an le nombre de dimanches travaillés dans les commerces non alimentaires et de permettre l’ouverture dans certaines grandes gares SNCF. Surtout, il suggère de créer des « zones touristiques de dimension internationale à fort potentiel économique » étendant le travail nocturne et dominical.
Un « reniement » du gouvernement
Hier, le premier adjoint PS, Bruno Julliard, a pris les devants en repoussant le débat. « La mission sur le travail dominical terminera ses travaux en décembre, a simplement indiqué l’élu. Le rapport sera remis à Anne Hidalgo le 16 décembre et débattu au Conseil de Paris en février. » Soit bien après le débat budgétaire du mois de décembre, qui s’annonce animé au sein de la majorité municipale.
Car les alliés communistes et écologistes sont opposés à l’extension du travail dominical dans la capitale. Dans une tribune publiée hier sur le Huffington Post, le conseiller de Paris EE-LV Yves Contassot a fustigé un « reniement » du gouvernement, jugeant « dangereux de vouloir toucher aux zones touristiques à Paris ».
L’opposante Danielle Simonnet (PG) pense qu’Anne Hidalgo a déjà « abandonné la bataille face à Emmanuel Macron ». Côté syndical, le collectif parisien Clip-P, qui appelle à une manifestation le 14 novembre, juge aussi que « ces dérogations supplémentaires en appelleront d’autres » et que la « justification économique » de ces mesures n’est toujours pas démontrée. Bref, après quatre mois de discussions, toujours aucun consensus.