7/7, 03/10/14
Huit commerçants sur dix sont opposés à une extension du nombre d’ouvertures des magasins le dimanche, a annoncé vendredi le Syndicat neutre pour Indépendants (SNI), en prélude à la première édition du Sunday Shopday. Les syndicats socialiste, chrétien et libéral avaient de leur côté déjà appelé au boycott de cette journée de shopping inhabituelle. Les syndicats chrétiens, libéraux et socialistes ont appelé au boycott.
Selon les chiffres des syndicats, les magasins de 160 à 200 communes et villes du pays seront exceptionnellement ouverts ce dimanche.
Actuellement, six dimanches d’ouverture peuvent être octroyés par an, même s’il n’y en a dans la pratique que trois ou quatre, à l’occasion des fêtes de fin d’années ou des soldes, rappelle le Syndicat neutre pour Indépendants, qui n’est pas opposé à l’initiative de ce week-end mais plaide pour une "optimalisation" des possibilités existantes. Pour le SNI, il est "hors de question d’étendre le nombre de dimanches d’ouverture".
Selon une étude du syndicat, 44% des commerçants sont pour une limitation des "shoppings du dimanche" à six jours par an, 13% veulent voir leur nombre diminuer, tandis que 23% plaident pour leur suppression totale. Un cinquième des commerçants interrogés est a contrario favorable à une augmentation du nombre de dimanches d’ouverture.
Sensibilisation à Liège
Les syndicats chrétien (CNE), libéral (CGSLB) et socialiste (SETCa) ont sensibilisé les passants vendredi à Liège et leur ont demandé de signer des cartes contre les ouvertures dominicales des magasins. Les syndicats appellent au boycott de l’initiative Sunday Shopday qui se déroulera dimanche. A l’origine de l’initiative, la CNE nationale n’avait pas choisi Liège par hasard, la Cité ardente ayant été reconnue "ville touristique", ce qui autorise les commerçants à ouvrir tous les dimanches, même si ceux-ci n’en ont pas envie.
C’est donc sur la place Saint-Lambert que la CNE s’est placée vendredi matin, rejointe par le SETCa et la CGSLB. Un même slogan pour les syndicats: "travailler le dimanche, non merci". Entre 60 et 70 militants ont fait signer aux passants des tracts demandant aux pouvoirs publics de réfléchir à deux fois avant de laisser les magasins ouvrir le 7e jour de la semaine, soulignant qu’il y avait mieux à faire le dimanche que des courses. Des lettres interpellant les bourgmestres ont également été signées.
"Les personnes plus âgées nous soutiennent, mais les jeunes sont parfois plus difficiles à convaincre", reconnaît la secrétaire permanente CNE Jacqueline Stevens. "Il ne faut pas oublier que dans le passé, on travaillait sept jours sur sept et qu’il a fallu se battre pour obtenir un jour de repos. Il ne faut pas régresser ! Le consumérisme à tous crins n’a pas de sens." Le Sunday Shopday est une initiative de Comeos, la fédération des commerces et des services, à laquelle adhèrent 4.000 magasins. Les syndicats espèrent que de nombreuses personnes soutiendront leur boycott pour que dissuader les patrons de réitérer l’expérience.