Les salariés du supermarché Match de la rue du Kiosque, à Douai, sont vent debout contre le projet de leur direction d’ouvrir le jour du Seigneur. Leurs premières actions : signer une pétition et alerter le maire de Douai.
Branle-bas de combat dans les rayons du supermarché Match de la rue du Kiosque, à Douai. Le directeur, Christophe Cabre, a pris la décision d’ouvrir le magasin le dimanche matin (9 h-12 h 30). Une décision qui renvoie les deux supermarchés Match de la ville dos à dos. Celui du Faubourg d’Esquerchin (rue de Warenghien) accueille des clients le jour du Seigneur depuis des décennies. « Leurs arguments économiques selon lesquels il faut s’aligner sur l’Intermarché de Lambres-lez-Douai et celui de Brebières, ouverts le dimanche matin, ne sont pas valables. Nous n’avons pas la même clientèle. Ils se servent de la crise pour changer nos conditions de travail », dénoncent Maryse Parent, déléguée syndicale CFDT, et Franck Carolewicz, délégué du personnel titulaire, secrétaire du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). Selon eux, « si nous ouvrons le dimanche matin, tous les autres supermarchés vont s’engouffrer dans la brèche. »
Les syndicalistes ont fait les comptes. « Seuls sont volontaires pour travailler ce jour-là les agents de maîtrise et les deux salariés en CDD. Quarante employés ont signé la pétition contre l’ouverture. » Les représentants syndicaux disent défendre, à travers le repos dominical, la vie de famille.
À l’origine, la direction prévoyait d’ouvrir dès le dimanche 5 octobre. Ce qui fait sourire Sylvie Debreyne, présidente de l’Union du commerce de Douai : « Cela aurait été impossible. Le supermarché est dans le périmètre de la braderie. » Mais c’est reculer pour mieux sauter (lire encadré). Les représentants syndicaux CFDT ont bloqué le processus en refusant de rendre un avis lors du comité d’entreprise du 29 septembre. Au fil des ans, ils disent aussi avoir vu les effectifs fondre comme neige au soleil. « Nous sommes 59 salariés avec les CDD. Il y a une dizaine d’années, il y avait 30 % d’effectifs en plus. » Et moins de travail. « On a ouvert un drive. Sans avoir signé d’avenant au contrat de travail. Quant à la mise en place de la livraison à domicile, elle n’a entraîné aucunes embauches. » Pas de commentaire côté direction. Le travail du dimanche est un sujet épineux. Notamment dans les rangs de la gauche. Vendredi, Martine Aubry, maire de Lille, a jugé « dramatique » que soit posé à nouveau le débat du travail du dimanche. « C’est la négation de ce que je dois penser comme femme politique de gauche », dit-elle.