CAD, 10/09
C’est un jeu bien curieux, que joue Pierre Gattaz.
En effet, selon l’AFP, le président du Medef estime que la baisse de charge prévue par le pacte "de responsabilité", "ne suffira pas puisqu’elles ne feront que compenser les 40 milliards d’euros de charges supplémentaires imposées selon lui aux entreprises depuis 2011 et qui "minent la compétitivité des entreprises". "Il faut aller au-delà. Il faut peser sur des leviers qui peuvent relancer la croissance et qui ne sont pas budgétaires (on les connaît tous : les seuils, le travail le dimanche et le soir, les verrous sectoriels, etc.)", ajoute-t-il. Il s’agit là de pistes sur lesquelles le gouvernement s’est lui aussi engagé à travailler." (source : BOURSORAMA / AFP )
Vous avez bien lu.
Le président du MEDEF estime que, pour relancer la croissance de la France, il faut modifier les seuils sociaux, faire travailler les salariés le dimanche et la nuit, et supprimer les professions réglementées.
Nous, nous sommes restés sans bras, devant des affirmations aussi dénuées de réalisme, et aussi marginales dès lors que l’on parle de relancer la croissance d’un pays.
Les personnes autorisées ne manqueront pas de fournir un avis compétent sur l’effet de la modification du nombre des représentants des salariés, ou de celui de la déréglementation de certaines professions sour la croissance nationale. Nous doutons fort que ces avis soient enthousiastes.
Mais pour ce qui nous concerne, en ce qui regarde le travail du dimanche, nous sommes formels : dans le contexte économique qui est le notre, le travail du dimanche (ou le travail de nuit, puisque M. Gattaz veut apparemment pouvoir acheter son sandwitch à 10 heures du soir…) ne crée aucune croissance, et aucun emploi.
Nous ne sommes pas sans nous interroger sur les motivations qui poussent le président du MEDEF à affirmer de telle aberrations, dont il ne peut ignorer qu’elle sont parfaitement fausses.
Nous défions à nouveau publiquement M. Gattaz de présenter un seul économiste (qui ne soit pas salarié des Galeries Lafayettes, cela va sans dire) qui oserait dire que le travail du dimanche, dans le contexte économique qui est le notre, va créer un seul milliardième de point de croissance. Où sont les "dizaines de milliers d’emplois que le Docteur Mallié avait promis ?
Cela fait plusieurs fois, par courrier ou par notre site, que nous lui lançons ce défi, et jusqu’aujourd’hui, il s’est bien gardé de répondre… En revanche, nous tenons à sa disposition les conclusions du CNRS ou de l’OFCE, sur lesquelles nous basons nos propos.
A vous lire ou vous entendre, M. Gattaz.
France-Le pacte de responsabilité est la bonne solution-Gattaz
* Valls et Gattaz sur la même longueur d'ondes * Le Medef veut faire sauter d'autres verrous * Sapin demande aux entreprises de prendre leurs responsabilités PARIS, 18 août (Reuters) - La France peut sortir du marasme économique grâce au pacte de responsabilité mais il faudra aller plus loin en faisant sauter des verrous, comme les seuils sociaux, pour retrouver une croissance forte, a déclaré lundi le président du Medef. Pierre Gattaz estime que "la France peut rebondir" dans un billet posté sur son blog quelques jours avant les universités d'été du mouvement patronal, les 27 et 28 août, où le Premier ministre Manuel Valls fera une intervention très attendue. "Redisons-le : le pacte est la bonne solution, la politique de soutien à la compétitivité des entreprises est la bonne solution", répond-il à ceux, notamment à l'aile gauche du Parti socialiste, qui veulent rompre avec la politique de l'offre lancée par François Hollande et plutôt stimuler la demande. "Sur ce point, le gouvernement fait ce qu'il faut et va dans la bonne direction. Pour une fois, reconnaissons-le !" Le président de la principale organisation patronale française apporte ainsi son soutien à Manuel Valls, qui a déclaré dans une interview au Journal du dimanche qu'il était "hors de question de changer" de politique. ID:nL5N0QN087 "Le pacte de responsabilité et ses 41 milliards de baisse du coût du travail vont véritablement entrer en oeuvre maintenant", a dit le Premier ministre en fustigeant "certains à gauche qui tiennent des propos irresponsables". Pierre Gattaz s'en prend à ceux - syndicalistes et députés de la gauche du PS - qui estiment que les entreprises bénéficient grâce au pacte de "cadeaux" qui pourraient être mieux utilisés en les injectant dans le pouvoir d'achat. "On nous dit que le 'pacte est mort'", écrit-il. "Sauf que pour mourir, il faut commencer à vivre." Or, rappelle-t-il à l'instar du gouvernement, les baisses de charges prévues par le pacte n'entreront en vigueur qu'en 2015 et n'ont donc pas encore pu produire leurs effets. SEUILS SOCIAUX ET TRAVAIL DU DIMANCHE Le président du Medef estime que cela ne suffira pas puisqu'elles ne feront que compenser les 40 milliards d'euros de charges supplémentaires imposées selon lui aux entreprises depuis 2011 et qui "minent la compétitivité des entreprises". "Il faut aller au-delà. Il faut peser sur des leviers qui peuvent relancer la croissance et qui ne sont pas budgétaires (on les connaît tous : les seuils, le travail le dimanche et le soir, les verrous sectoriels, etc.)", ajoute-t-il. Il s'agit là de pistes sur lesquelles le gouvernement s'est lui aussi engagé à travailler. Des négociations vont s'ouvrir en septembre sous l'égide du gouvernement pour réviser les seuils sociaux de salariés au-delà desquels les entreprises se voient imposer des obligations sociales, une réforme rejetée par les syndicats et le PS. La réforme des professions réglementées, par laquelle le ministre de l'Economie Arnaud Montebourg entend rendre 6 milliards d'euros de pouvoir d'achat aux Français, et des mesures d'encouragement à la construction de logements, qui ne redémarre pas, sont également à l'ordre du jour. Le ministre des Finances, Michel Sapin, a quant à lui exhorté lundi sur RTL le patronat à prendre ses responsabilités en assumant des risques grâce au pacte. "Ces décisions ne sont pas encore prises, mises en oeuvre, mais il faut que les entreprises prennent leurs responsabilités, les moyens commencent à leur être redonnés, elles savent que ça va continuer, elle peuvent prendre leurs décisions, leurs risques", a-t-il expliqué. (Yves Clarisse, édité par Chine Labbé)