La question est d’actualité avec les retours de vacances: au fait, pourquoi travaillons-nous cinq jours par semaine avant de nous reposer deux jours? The Atlantic note que la première occurrence du mot «week-end» est apparue en 1879 dans un magazine anglais, selon le dictionnaire Oxford:
«Dans le Staffordshire, si une personne quitte sa maison à la fin de la semaine de travail, le samedi après-midi, pour passer sa soirée de samedi et son dimanche avec des amis loin de chez elle, on dit alors d’elle qu’elle passe le week-end quelque part.»
Certains Anglais passaient en effet leur dimanche à boire et jouer, si bien que le «lundi saint» est devenu le jour où ils se remettaient de leur journée arrosée. Les employeurs en ont eu assez et leur ont accordé une demi-journée le samedi après-midi pour pouvoir aller à l’Eglise le dimanche et se détendre avant.
Il a ensuite fallu quelques décennies afin que certains patrons accordent deux jours complets à leurs salariés. En 1908, une usine de Nouvelle-Angleterre aux Etats-Unis a été la première à le faire car les employés de confession juive travaillaient le dimanche pour rattraper le jour pris pour le shabbat. Les catholiques, offensés que certains travaillent le dimanche, s’en sont plaints. Pour contenter tout le monde, les samedi et dimanche sont devenus des jours de repos. La Grande Dépression a achevé de laisser aux travailleurs deux jours car cela permettait de créer des emplois en cette période économiquement difficile.
Si les usines de Nouvelle-Angleterre ont fait faillite, la semaine de cinq jours est toujours en place au XXIe siècle. L’économiste John Meynard Keynes prédisait pourtant en 1928 que nous ne travaillerions que 15 heures par semaine en 2028 grâce aux évolutions de la technologie.
Une des explications tient au fait que la majorité des entreprises ont adopté cette semaine de cinq jours partout dans le monde, et que les patrons rechignent à se dire qu’ils gagneraient à ne faire travailler leurs équipes que quatre jours par semaine. Au Royaume-Uni, le président de la faculté de santé publique estime pourtant que travailler cinq jours est mauvais pour la santé des travailleurs.
Larry Page, chez Google, vante lui l’idée d’une semaine écourtée. Le patron du site Basecamp l’a déjà mise en place dans son entreprise et en est enchanté: «Le travail achevé en quatre jours est meilleur que celui fait en cinq.»