La quasi totalité des sondages sur le travail dominical pose la même question « Etes-vous favorable à l’assouplissement du régime encadrant le travail du dimanche ». La sémantique est choisie : vous entendrez partout parler d' »assouplissement », alors qu’il serait plus correct de parler d’une dérégulation, ou alors d’une modification de législation dérogatoire…
En posant des question ainsi orientées, les sondeurs, et souvent les lobbies qui sont derrières ces « sondages » concluent invariablement à l’écrasante majorité de sondés qui est favorable à ce que les autres travaillent le dimanche à leur profit. Sans surprise, les catégories les plus demandeuses sont celles des jeunes urbains, mais il ne faudrait pas en conclure trop vite que l’égoisme à courte vue est une caractéristique de la jeunesse ! Cas rare, le sondage OpinionWay réalisé pour les Editions Tissot pose une meilleure question : Seriez vous prêt à travailler le dimanche pour gagner plus. Là, les sondés ne sont plus que 33% à répondre favorablement. Loin, très loin d’une majorité. Nous attendons avec impatience le prochain sondage : Etes vous favorable à l’extension du travail dominical sans compensation de salaire, comme c’est déjà le cas dans les zones touristiques ? Là, nous devrions rejoindre des taux proches du taux de confiance dans la parole des politiques. |
Europe 1,22/4/2014 Pour le moment la loi ne prévoit aucune contrepartie obligatoire, sauf exceptions…
Alors que le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius en charge du tourisme s’est dit favorable ce mardi matin au travail du dimanche, un sondage OpinionWay pour pour les Editions Tissot montre que 33% des Français seraient prêts à travailler ce jour chômé, quelques fois dans l’année, à condition d’être payés double pour « gagner plus ».
Les Editions Tissot rappellent cependant que les salariés exerçant le dimanche ne reçoivent pas toujours une rémunération supplémentaire.
Travailler le dimanche ne rapporte pas toujours plus…
Le site service-public.fr note en effet qu' »aucune contrepartie n’est prévue par la loi. Le salarié bénéficie seulement de son repos hebdomadaire un autre jour ». Elle est en revanche obligatoire pour les employés travaillant dans les Puce (périmètre d’usage de consommation exceptionnel), pour ceux exerçant dans un secteur où le repos simultané de tous les salariés est préjudiciable au public et enfin pour les commerce de détail ouvert 5 dimanches par an maximum, par décision du maire. Dans ce cas, les contreparties sont fixées par accord collectif . « Le salarié perçoit alors une rémunération au moins égale au double de la rémunération normalement due pour une durée équivalente, ainsi qu’un repos compensateur équivalent en temps », précise encore le site service public.fr. Pour mémoire, le gouvernement travaille actuellement à une refonte globale des dérogations au repos dominical.