Ce 10 février 2014, le CAD était co-participant d’une conférence de presse sur le travail du dimanche. Il s’agit donc, comme le rappelait M. Ayrault, non pas d’un choix économique, mais d’un vrai « choix de société ». Ces arguments sont portés également par le CAD. Jean Dionnot, président du CAD, s’est indigné qu’un gouvernement de gauche soit à la manœuvre pour libéraliser le travail dominical. Toute une gauche en 2009, dont entre autres MM. Hollande, Ayrault, Sapin, et même Mélenchon, avait fait des déclarations très nettes en faveur du repos dominical. Or, sous le couvert d’un rapport Bailly reconnaissant pourtant le caractère unique du dimanche, ces mêmes hommes en viennent à poursuivre l’action du gouvernement précédent, étendant la dérégulation du travail au secteur du bricolage, en dépit d’une forte opposition des salariés à travailler le dimanche, et en dépit d’un grand attachement des citoyens au caractère spécifique de ce jour, partagé avec nos voisins européens. Même si certaines options tactiques, notamment syndicales, peuvent être différentes, les organisations patronales, syndicales, et citoyennes sont unanimes pour dénoncer le chaos issu de la loi Mallié et exiger son abrogation, exiger le retrait du décret du 31 décembre 2013, demander le maintien et l’harmonisation des arrêtés préfectoraux de fermeture hebdomadaire, le maintien des « cinq dimanches du maire », mais pas un de plus, la suppression des PACC et autres PUCE, et la définition précise des PACT envisagées, ceci dans un véritable dialogue. Etienne NEUVILLEVice-Président du CAD |
Après la suspension par le Conseil d’Etat du décret du 30 décembre permettant l’ouverture provisoire des magasins de bricolage jusqu’au 1er juillet 2015, le gouvernement va préparer rapidement un nouveau décret.
Les magasins de bricolage risquent de ne pas pouvoir ouvrir le dimanche. (Philippe Huguen – AFP)
Enième rebondissement dans le dossier du travail du dimanche. Le gouvernement vient de répondre au Conseil d’Etat. Il a décidé, ce mercredi 12 février, de préparer un nouveau décret « dans les plus brefs délais » indique un communiqué du ministère du Travail.
Quelques minutes auparavant, le juge des référés du Conseil d’Etat avait annoncé qu’il avait suspendu l’exécution du décret du 30 décembre permettant l’ouverture provisoire des magasins de bricolage jusqu’au 1er juillet 2015
Des organisations syndicales (CGT, FO, Sud et le Syndicat des employés du commerce et des interprofessionnels) avaient saisi le juge des référés. Ce dernier a estimé qu’il « existait un doute sérieux sur la légalité de ce décret et une situation d’urgence justifiant que l’exécution de ce décret soit suspendue ».
Le juge estimait que cette autorisation, qui court jusqu’au 1er juillet 2015, devrait avoir un caractère permanent, car elle a vocation à satisfaire des besoins pérennes du public.
Par ailleurs, il avait précisé que le principe d’un repos hebdomadaire est une garantie du droit constitutionnel. Et l’ouverture le dimanche est donc de nature à porter atteinte à ce droit.
Seuls les salariés volontaires auraient dû travailler le dimanche
Le 30 décembre dernier, lors que ce décret a été approuvé, Sylvia Pinel et Michel Sapin soulignaient que seuls les salariés volontaires pourront travailler le dimanche avec pourcontreparties « le doublement au minimum de la rémunération », l’attribution d’un repos compensateur et des engagements en termes d’emploi et d’accès à la formation.
« Cette dérogation vise à apporter, à titre transitoire, un cadre juridique stable pour les ouvertures dominicales constatées dans ce secteur dans l’attente d’une refonte globale de nature législative des dérogations au repos dominical, qui doit rester la règle générale », précisaient-ils.