La Dépèche, 29/12/13
Depuis que le tribunal administratif a annulé, en novembre, l’arrêté préfectoral qui interdisait jusque-là l’ouverture, le dimanche matin, jusqu’à 13 heures des supermarchés et hyper de plus de 400 m2, Jonathan Potier, propriétaire d’un petit Carrefour Express, de 200 m2, à Saint Jory ne décolère pas. Pour lui, cette autorisation d’ouverture pour les «gros» signe l’arrêt de mort du petit commerce Explications
Votre situation aujourd’hui ?
C’est simple : Je perds 60 % de mon chiffre d’affaires le dimanche, 15 ¨ % le samedi, 20 % le lundi. Parce que quand les gens vont dans les hypers le dimanche, ils n’achètent plus le samedi et le lundi. Pour le boucher, de St Jory c’est 25 % de moins de recette. Idem pour le boulanger. Rien que sur un rayon de cinq kilomètres, nous avons ici cinq supermarchés… Or il faut savoir que le dimanche, c’est la journée qui nous permet, à nous petits artisans et commerçants, de payer les charges. Sans cette recette on ne peut plus vivre. Et en conséquence directe, le marché du dimanche se raréfie. Comme il y a moins de clients, les marchands de plein-vent viennent de moins en moins.
La répercussion sur l’emploi ?
Énorme. Moi j’ai déjà dû me séparer de deux salariés. Et j’en ai cinq sur la sellette. On parle d’emploi d’étudiants avec l’ouverture des grands magasins le dimanche mais nous, c’est des emplois tout court qui vont sauter… On ne pourra pas tenir longtemps comme ça. C’est la mort du petit commerce annoncée.
Une action envisagée ?
Le jugement de novembre étant un référé, il va y avoir une nouvelle décision de fond qui sera prise dans les six mois. J’envisage de monter une action de blocage des supers de la Haute-Garonne le dernier dimanche de janvier. Mais c’est difficile parce que nous n’avons personne pour nous représenter et c’est le jour où on travaille. Mais si on ne fait rien, on ne travaillera plus du tout…
Recueilli par Nicole Clod