PARIS, 2 janvier (Reuters) – Force Ouvrière a déclaré jeudi que l’autorisation temporaire d’ouverture le dimanche accordée par le gouvernement aux magasins de bricolage constituait un « chèque en blanc en faveur de la déréglementation » et « un encouragement à la délinquance patronale ».
Dans un communiqué, la Fédération des employés et cadres FO critique en termes véhéments le décret publié mardi autorisant cette dérogation au repos dominical dans le secteur du bricolage jusqu’au 1er juillet 2015 dans l’attente d’un nouveau cadre législatif. (voir )
« C’est un chèque en blanc que le Premier ministre signe en faveur de la déréglementation et pour légaliser ce qui est illégal », déclare FO, « c’est un encouragement à la délinquance patronale. »
Pour le syndicat, il s’agit « de permettre aux grosses enseignes telles Leroy-Merlin, Castorama ou Bricorama de continuer à prendre les parts de marché des petites enseignes et des commerces indépendants, entraînant par un effet domino leur disparition à court terme et des emplois qu’elles représentent. »
FO, qui indique qu’il n’a « pas dit son dernier mot » dans cette affaire, déplore encore qu' »aucune garantie, aucune protection, aucune contrepartie n’est prévue pour les salariés dans ce décret. »
Signé par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault et le ministre du Travail Michel Sapin, le décret fait suite au rapport Bailly remis début décembre au gouvernement, qui préconisait notamment de porter de cinq à douze par an le nombre d’ouvertures possibles des commerces le dimanche. ( )
Dans un communiqué publié parallèlement, Michel Sapin et la ministre en charge du Commerce, Sylvia Pinel, ont annoncé que les partenaires sociaux du secteur engageraient le 9 janvier des négociations sur un accord fixant les contreparties pour les salariés concernés.
Ils ont prévenu que « seuls les salariés volontaires pourront travailler le dimanche » et ce, avec pour contreparties « le doublement au minimum de la rémunération », l’attribution d’un repos compensateur et des engagements en termes d’emploi et d’accès à la formation. (Yann Le Guernigou)