Dans le dossier du travail (ou repos) dominical, devenu affaire d’État, égoïsme, lâcheté, délation et clientélisme s’entremêlent. Il y a ceux qui travaillent le dimanche et qui ne comprennent pas pourquoi tout le monde ne serait pas libre d’en faire autant. Il y a ceux qui, à l’instar du patron de Bricorama, Jean-Claude-Bourrelier, traînent en justice leurs concurrents pour « distorsion de concurrence », détruisant au passage des emplois. Il y a ceux qui ne savent pas que les estimations des possibles créations d’emplois sont faites le plus souvent au doigt mouillé. Il y a aussi ceux qui ignorent que les cas qui font polémique concernent essentiellement les grands groupes de franchisés où, d’un magasin à l’autre, les conditions salariales varient. Il y a ces préfets et ces élus locaux peu regardants sur le respect de la loi, mais toujours prompts à participer à une inauguration. Il y a aussi ces syndicalistes de l’extrême qui parlent pour tous en oubliant de sonder leurs camarades travailleurs du dimanche. Il y a ces mêmes syndicalistes qui récupèrent les astreintes versées par les entreprises pour alimenter leur fédération. Il y a aussi et surtout la grande distribution, qui a besoin de se maintenir à flot, aux dépens des commerces de proximité. C’est avec tout cela que Jean-Paul Bailly, mandaté par le gouvernement sur le sujet, doit jongler pour trouver une solution avant fin novembre. Bonne chance.