Bernard Arnaud, qui bénéficie déjà de conditions dérogatoires pour ceux de ses magasins qui sont en zone touristique, en voudrait encore plus. Pourquoi pas ? Le CAD n’est pas contre le principe, car le problème de l’attractivité touristique, bien qu’il ne se pose largement pas avec l’acuité décrite par les tenant de la dérégulation, ne peut être éludé. Ce que nous demandons, c’est que la Loi, après concertation, et non les appétits de M. Arnaud (quand il aura obtenu 10 heures, il demandera 11 heures, et quand il aura obtenu Paris, il demandera Lyon) encadrent les conditions du travail dominical. Et au passage, nous en avons assez, d’entendre de grands patrons comme Bernard Arnault, accuser les syndicats de faire des procès pour gagner de l’argent : si ces mêmes patrons respectaient la loi, les syndicats ne feraient pas de procès. Cet argument est d’une irresponsabilité totale : non seulement il est absolument faux, mais il vise à diviser les salariés de leurs représentants. |
PARIS, 19 nov 2013 (AFP) – Le PDG de LVMH Bernard Arnault a jugé mardi « consternant » qu’un syndicat extérieur à sa filiale Sephora soit parvenu à faire interdire l’ouverture au-delà de 21 heures du magasin des Champs Elysées.
« Un syndicat extérieur à Sephora –qui n’a absolument rien à voir avec l’entreprise, qui d’ailleurs n’a jamais mis les pieds dans l’entreprise, qui est totalement contesté par les salariés, qui s’appelle Clic– a fait un procès à Sephora comme à d’autres pour faire annuler le travail du soir », a expliqué M. Arnault sur BFM Business. « Procès qu’il a successivement gagnés ».
« C’est assez consternant, d’autant plus consternant qu’on me dit que ce Clic en question fait ça non pas pour des raisons idéologiques mais pour des raisons purement financières, qui lui ont permis, depuis qu’il fait ça, de gagner pratiquement 10 millions d’euros », a poursuivi M. Arnault.
« C’est quand même incroyable. Et les tribunaux suivent, approuvent », a-t-il déploré.
Selon lui, « pour les Chinois qui viennent de plus en plus en France et pour les autres (touristes), venir sur les Champs Elysées et arriver dans un trou noir, ce serait extrêmement démotivant ».
Il a prévenu qu’à défaut de venir à Paris, ces touristes « vont aller faire marcher les affaires d’un autre pays » et a appelé à une « certaine évolution » en la matière.
Le patron de LVMH a rappelé que les salariés du magasin des Champs Elysées travaillant entre 21h et minuit (1h00 du matin le week-end) sont « tous volontaires », perçoivent une majoration salariale de 25% et « bénéficient tous d’un certain nombre de conditions de sécurité » comme être raccompagnés « en taxi chez eux le soir ».
Après une action de l’intersyndicale du commerce de Paris, le Clic-P (CGT, CFDT, Seci-Unsa, SUD, CGC et FO), Sephora a été condamné le 23 septembre par la cour d’appel de Paris à ne plus faire travailler ses salariés jusqu’à minuit.
Sephora s’est pourvu en cassation. Une centaine de salariés, qui ont été déboutés après avoir assigné les syndicats, ont saisi la cour d’appel de Paris qui a mis sa décision en délibéré au 9 décembre.
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LVMH (isin = FR0000121014)