Dans un livre écrit en 2010, la candidate à la mairie de Paris se montrait très critique envers le travail du dimanche. Ses récentes déclarations – elle se dit prête à discuter de ce sujet – semblent donc en contradiction avec ses écrits et suscitent incompréhension au PC et ironie à droite.
Le travail du dimanche? « Le volontariat ne peut être garanti ; en aucun cas pour des zones touristiques (…) puisque des pressions faciles peuvent être exercées sur les salariés qui refuseraient ces modalités ». Entre partisans et opposants « ce sont donc de vraies différences politiques et même philosophiques qui se font jour dans ce débat ». L’auteur de ces lignes? Anne Hidalgo, dans Travail au bord de la crise de nerfs, un livre publié en 2010. La candidate à la mairie de Paris poursuit : « L’individu n’est pas réductible à un simple consommateur et (…) le travail n’est pas réductible à seule rentabilité. Il convient de réaffirmer l’importance de la vie familiale, sociale, culturelle et de ne pas les sacrifier sur l’autel de la logique marchande ». Et l’auteur d’ajouter : « Les principales victimes de ces extensions seraient les femmes. »
Depuis Anne Hidalgo semble avoir mis de l’eau dans son vin. Invitée des Echos TV mercredi, Hidalgo s’est montrée assez ouverte : « Je suis prête à revoir la carte des zones touristiques à Paris, à condition que l’on travaille sur le dialogue social et la création d’emplois. »
« On ne rassemblera pas la gauche en piochant dans les idées de la droite »
A gauche, le PCF est vent debout. « C’est incroyable! A Paris la gauche s’est toujours rassemblée contre cela, notamment derrière Bertrand Delanoë. C’est une volte-face incompréhensible. On ne rassemblera pas la gauche en piochant dans les idées de la droite », fait valoir, au JDD, Ian Brossat, président du groupe PCF-PG au Conseil de Paris. Alors que les communistes choisiront le 29 et 30 juin prochain entre l’alliance ou l’autonomie pour les municipales, « des déclarations comme celles-ci pèsent dans la balance », alerte Brossat.
Du côté de l’UMP parisienne, on manie l’ironie : « Aujourd’hui, tel ‘le voyageur sans bagages’ (de Jean Anouilh), la candidate à la mairie de Paris, oubliant les douze ans passées auprès de son mentor, se dit prête à rouvrir un dossier sur lequel elle a toujours refusé de discuter. Une ouverture d’esprit aussi soudaine que surprenante… », lit-on dans un communiqué.