26/10/13 le blog d’Hélène Bodenez
Sur le front du repos dominical, les attaques fusent. Dernière en date, la consultation de l’UDI lancée en ligne à propos du travail la nuit et le travail le dimanche. À lire les questions posées, chacun pourra comprendre aisément l’option que ce parti libéral soutient. Ces sondes, d’abord très orientées avec des affirmations contraires à la vérité se transformant ensuite en questions fermées ? des pierres de plus dans le jardin de la dérégulation voulue par les grosses enseignes ! Le questionnaire est entièrement conçu autour des pseudo liberté et intérêt des salariés. Qui verra que dans l’optique de « Générations actives », les salariés ne sont ni plus ni moins appelés qu’à devenir les alliés de leurs propres fossoyeurs ?
L’habile renversement auquel on assiste actuellement, faisant passer comme les très grands méchants les syndicats qui refusent l’ouverture des magasins le dimanche, est intéressant, inédit même. Passe en boucle sur les plateaux de télévision ou dans les émissions de radio, l’idée que ce sont les salariés qui veulent travailler la nuit, le dimanche. Un collectif, celui des « Bricoleurs du dimanche » a été entièrement monté pour avaliser pareille idée.
Joseph Thouvenel n’a pas manqué de tirer la sonnette d’alarme lors d’un débat récent (curseur 35’32) rappelant qu’il avait, lors des discussions de la Loi Mallié en 2009, prédit tout ce qui arrive actuelllement. Oui, cette loi est une mauvaise loi ! Le Vice-président de la CFTC remet les pendules à l’heure et se souvient par exemple que le sondage de la CFTC ne donnait pas les mêmes résultats que les sondages des grandes enseignes. Tout dépend bien sûr des questions posées par les instituts.
Sephora dans l’illégalité : les salariés, des victimes
Revenant sur l’affaire Sephora, Joseph Thouvenel affirme que nombre de grandes enseignes se sont mises sciemment dans l’illégalité, pas les salariés embauchés. Ces derniers n’ont pas choisi l’illégalité. Elle leur a été imposée par l’enseigne. Ceux qu’on a mis dans cette situation, et à qui l’on ampute tout à coup les salaires de 150 euros (et non les extravagants 1000 euros qui circulent), sont alors des victimes. Une chose très simple pour en sortir : « Il y a des gens qui ont commis un délit. Quand je commets un délit, je dois indemniser la victime. Ceux qui se sont mis dans l’illégalité doivent payer le fait de s’être mis dans l’illégalité. »
Au détour du débat intéressant, animé par un journaliste visiblement acquis à la dérégulation comme le nom de l’émission semble l’indiquer « Travail le dimanche… et après tout ? », retenons la question terrible de Joseph Thouvenel : « Quel monde préparons-nous ? un monde où les pauvres seront toujours plus pauvres avec des enfants qui auront encore moins de chances pour réussir ? » H.B