La France doit adopter la législation britannique sur le commerce dominical

Nous publions cet article extraordinaire d’Economie Matin, qui est à lui seul une faute professionnelle grave. Comment un titre comme Economie Matin peut-il laisser paraître dans ses colonnes un tel torchon ? 

Méconnaissance totale du dossier, arguments présentés sans démonstration, incohérences, erreurs logiques, affabulation, absence de neutralité, tout y est… Cerise sur le gâteau, cet article est présenté sans signature, autre que celle de la division « Economie et Société ». On les comprend….

En rouge, nos observations dans le texte.

 Economie Matin, 15/10/13

En Grande Bretagne, la loi autorise les commerces à ouvrir six heures  »seulement » le dimanche. Compromis habile ?

Il est difficile de croire que les lois Britanniques portant sur l’ouverture des commerces le dimanche ont été mises en place depuis près de 20 ans. Des milliers de partisans et manifestants se sont à la fois battus pour lutter contre cette idée mais aussi pour approuver le projet de loi. Presque deux décennies plus tard, les lois sont désormais bien en place. Les villes françaises sont maintenant confrontées à une discussion similaire sur la perspective de l’ouverture des magasins le dimanche. Cette démarche serait-elle bénéfique pour l’économie française en difficulté ?

L’introduction est orientée, sous-entendant que la France serait quasi-obscurantiste sur ce point.

L’équilibre entre vie professionnelle et privée est une notion qui est prise très au sérieux en France et le désir d’un jour de repos était toujours présent lorsque les Britanniques ont adopté le projet de loi en 1993. Au Royaume-Uni, un public autrefois hostile dépense maintenant plus d’argent par heure le dimanche puisque les commerces sont ouvert sur une fenêtre de 6 heures seulement. Cette assertion n’a pas de signification économique : ce n’est pas parce que le rapport dépense/délai est plus important sur une période courte que la consommation augmente. Cela a permis de stimuler l’économie britannique de manière significative. Cette assertion est a priori fausse, car elle n’est constatée nulle part, et l’auteur ne cite aucune source. Bien plus, il dit que ce serait de « manière significative », ce qui constitue une double faute journalistique. Cela dit, l’instauration d’une loi similaire en France entrainerait-elle ce même succès ? 

Un changement dans les attitudes 

Bien qu’il reste encore une forte opposition à l’implémentation d’une telle loi en France, un appui croissant a pu être observé. Cette phrase est mal construite, puisqu’il s’agirait du soutien croissant à l’implémentation en France des dispositions anglaises. Or cela n’a jamais été envisagé. Le choix sémantique sous-entend que le travail du dimanche est une chose moderne, et recherche à dévaloriser les tenants de l’opinion inverse. La neutralité du journaliste est donc sujette à caution. Plusieurs groupes de travailleurs sont d’ailleurs descendus dans les rues de Paris afin de manifester leur point de vue positif mais aussi négatif.  Merveilleuse phrase, qui dit qu’il y a des pour et des contres : quelle découverte, et quelle pertinence de l’analyse ! Pour autant, le fait que les manifestants « pour » soient payés par les enseignes n’est pas relevé. Au fil des années, de légères modifications ont été apportées à la législation française, lui donnant le nom de «millefeuille» dans la presse. De légères modifications n’auraient pas changé la loi en millefeuille ! C’est la loi Mallié, qui n’est pas nommée et qui date de 2009, qui a apporté à la loi sur le dimanche des complications aux conséquences parfois dramatiques.

A ce jour, les magasins qui se trouvent dans des zones désignées comme «zones touristiques» peuvent ouvrir leurs portes le dimanche. CIci, le journaliste confond les PUCE et les zones touristiques, qui n’ont rien à voir. En revanche, les grands commerces ne peuvent pas ouvrir et les magasins alimentaires ne peuvent le faire que pour une demi-journée Et il n’oublie pas de confondre le problème des PUCE avec celui des commerces alimentaires, qui n’ont rien à voir non plus !. Beaucoup de propriétaires de grandes entreprises pensent maintenant que cette action quelle action ? il a confondu avec législation, possiblement. est totalement injuste et que certains travailleurs qui luttent contre le climat financier actuel seraient prêt à travailler le dimanche Aucun manifestant n’a exprimé « lutter contre le climat financier actuel » . Afin de porter le débat sur la scène publique, certains magasins ont ouvert leurs portes afin de défier l’interdiction. Les militants de la cause du travail du dimanche pointent le succès du modèle britannique afin d’appuyer leur argumentation alors que les syndicats s’opposent fermement à cette mesure. Le débat n’a jamais porté sur « pour ou contre la loi anglaise » ! Il s’agit d’affabulations.

Un changement semble envisageable 

Suite aux protestations Non : suite aux problèmes posés par l’application de la loi Mallié. Ici, le journaliste confond causalité et corrélation, le gouvernement a demandé une analyse de la situation l’analyse est faite depuis longtemps, il s’agit plutôt d’une mission de médiation. La question reste maintenant la suivante : vont-ils rajouter une couche au système législatif complexe ou vont-ils la réviser complètement, et ce en faveur des grandes surfaces commerciales ? Poser ainsi la question est assez cocasse : faut-il complexifier, ou rendre plus injuste ?! Heureusement que ce ne sont pas les seuls termes de l’alternative !

Cette nouvelle loi votée en Grande-Bretagne a permis d’énormément stimuler l’économie et elle est toujours considérée comme étant l’un des principaux moteurs économiques. Enorme ! le journaliste affirme que ce travail de 6 heures dominicales serait l’un des principaux moteurs économiques !! Même un enfant de quatre ans ne le croirait pas. Et il se garde bien de citer aucune source, évidemment ! Avec l’économie française actuellement défaillante, cette suggestion pourrait être une étape cruciale pour sa propre stimulation. Continuant sur la lancée de ce gros mensonge, il lui est facile de laisser croire que ces effets supposés pourraient s’appliquer en France. Nous renvoyons l’auteur à l’étude la plus considérée sur ce sujet, celle du CREDOC, qui conclut à une destruction d’emploi dans 3 scénarios sur quatre. En août, l’économie française a été présentée comme étant « la plus grande préoccupation en Europe» et son budget de septembre comme celui qui aurait frappé l’économie une fois de plus. Là, il s’agit de faire peur au brave contribuable, on connaît la recette.

À l’heure actuelle, il subsiste un manque de confiance chez les investisseurs. Les courtiers internationaux de trading de devises comme Alpari ont signalé ce manque de confiance des investiss
eurs en raison de la faiblesse de l’économie actuelle. Avec un euro faible allié à la crise américaine, les marchés internationaux dans leur ensemble souffrent de ce manque de confiance. Un changement de la législation française relative au commerce dominical pourrait-elle lui donner ce coup de pouce très important ? Et la conclusion est des plus classiques : après avoir évoqué les pesantes menaces accumulées sur un avenir incertain (le réchauffement climatique n’a pas pour cette fois été évoqué : oubli, ou manque de place ?), un faible espoir ne subsiste que dans la mise en place urgente de la loi anglaise, qui donnerait un « coup de pouce très important » (au sein de cette lumineuse nuit, sans doute) à notre économie.

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