Un accord sur le travail du dimanche à Fougères

Vitré Ma Ville, 29/01/2013

Hier à Fougères, patronat et syndicats se sont mis d’accord pour restreindre l’ouverture des supermarchés à deux dimanches par an. Un premier pas vers un arrêté préfectoral contraignant ?Un accord oral avait pourtant été passé avec la municipalité de Fougères. Mais à peine le magasin Dia était-il inauguré, qu’il ouvrait le dimanche, alors que la Ville s’y était opposée. C’était l’été dernier : la CFDT, qui sent le vent tourner, se mobilise. Elle craint que l’ouverture de l’enseigne discount ne fasse tache d’huile chez ses concurrents. À raison : quelques semaines plus tard, Carrefour market lui emboite le pas.

Plusieurs week-ends d’affilée, sur le parking, les syndicats déploient les banderoles. En coulisses, les négociations se poursuivent. La CFDT et la CGT rencontrent la chambre de commerce et de l’industrie, les représentants des patrons. Mais les tractations n’empêchent pas les Fougerais de remplir leur chariot le dimanche. Les épiceries du centre-ville en pâtissent : « On estime leur perte de chiffres d’affaires à 20 ou 25 % », glisse Bruno Epp, de la CCI de Fougères.

Deux dimanches par an

Qu’ils militent contre le travail du dimanche ou pour la sauvegarde des petits commerces, leurs intérêts ont fini par se rejoindre. Hier, syndicats (Force ouvrière, la CFDT, la CGT, CFE/CGC) et représentants du patronat (Club de commerce, Union des entreprises) se sont donc mis d’accord : les magasins « à prédominance alimentaire » de plus de 700 m2 (soit les supermarchés et hypermarchés, mais pas les supérettes), ne pourront ouvrir que les deux dimanches précédant Noël, en pays de Fougères.

Donc, tout est bien qui finit bien ? Oui… à ce détail près : Carrefour market et Dia (1) n’ont pas signé l’accord ! Et qu’ils sont tout à fait dans leur droit en ouvrant le dimanche. « La loi sur le repos dominical autorise les commerces alimentaires à faire travailler leurs salariés jusqu’à 13 h », précise en effet Yves-Marc Guedes, de la Direccte (l’État).

Seul un arrêté préfectoral, comme il en existe par exemple pour les marchands de meubles ou les boulangeries, pourrait obliger les enseignes à fermer. Mais cela ne veut pas dire que l’accord signé hier ne sert à rien…

En 2010, en effet, une signature similaire avait déjà eu lieu à Rennes Métropole. Elle avait été suivie d’effets, les enseignes – « excepté Intermarché à La Mézière », selon les syndicats – restant désormais fermées le dimanche. Le consensus rennais aura-t-il valeur d’exemple en pays de Fougères ? Ce n’est pas sûr. Mais en tout cas, le dossier anti-ouverture du dimanche s’étoffe. « L’accord sera transmis et bientôt examiné par le préfet », ajoute Yves-Marc Guedes.

Claire ROBIN.

(1) Hier soir, nous n’avons pas réussi à joindre la direction des deux magasins.

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