Travail dominical: FO assigne Castorama en référé, décision le 7 décembre

Le syn­di­cat FO a assi­gné ven­dredi l’enseigne Castorama en référé pour « ouver­ture illé­gale le dimanche », devant le tri­bu­nal de grande ins­tance de Bobigny (Seine-Saint-Denis), qui ren­dra sa déci­sion le 7 décembre.

L’assignation du syn­di­cat FO por­tait sur les maga­sins de Villemomble et de Villetaneuse, tous deux basés en Seine-Saint-Denis. Environ 80 sala­riés en moyenne y tra­vaillent le dimanche, selon Castorama.

« Je ne dis pas que c’est bien ou pas bien d’ouvrir le dimanche mais tant que ces deux maga­sins n’ont pas la déro­ga­tion de la pré­fec­ture, ils ne peuvent pas ouvrir », a affirmé Me Nicolas Bordaçahar, avo­cat de FO.

Selon lui, « le volon­ta­riat ne rend pas légi­time le tra­vail le dimanche ». Il a ensuite demandé au tri­bu­nal d’ordonner « une astreinte de 5.000 euros par dimanche et par salarié ».

Une cen­taine de sala­riés, blou­sons siglés Castorama sur le dos, étaient venus assis­ter à l’audience. A l’extérieur du tri­bu­nal, ils avaient ins­tallé deux ban­de­roles sur les­quelles on pou­vait lire « lais­sez nous tra­vailler le dimanche ».

« Nous n’avons pas d’autorisation mais des demandes de déro­ga­tions sont en cours », a rap­pelé Me Bruno Platel, avo­cat de l’enseigne de bricolage.

« Ikéa vend des pro­duits com­mer­cia­li­sés par Castorama et eux ont le droit d’ouvrir le dimanche: il y a un vrai pro­blème de para­si­tage écono­mique et si on ferme le dimanche, nous per­dons entre 15 et 20% du chiffre d’affaires », a assuré l’avocat.

Castorama demande une « auto­ri­sa­tion d’ouverture pérenne pour tous les maga­sins de bri­co­lage », comme en béné­fi­cient déjà les sec­teurs de l’ameublement et des jardineries.

Pour Me Platel, « il faut prendre en compte la voix des sala­riés. Ils sont plus que d’accord et ne tra­vaillent pas contre leur gré ». Selon Castorama, 92% d’entre eux sont favo­rables à l’ouverture domi­ni­cale et 78% des Franciliens y sont égale­ment favorables.

« FO se trompe de cible. Le tra­vail domi­ni­cal est basé sur le volon­ta­riat et toute per­sonne a le droit de ne pas tra­vailler ce jour-là. Nous sommes payés plus cher le dimanche et pour cer­tains, c’est une ren­trée d’argent très impor­tante », a sou­li­gné Florian Vadez, sala­rié de 27 ans à Castorama depuis 2008.