Le centre Leclerc a choisi de ne pas ouvrir les dimanches, sauf le 23 à l’opposé de son concurrent Auchan. De leur côté, les petits commerces du centre-ville seront sur le pont tous les jours.
Parce que fêtes riment aussi avec détente, on n’ouvre pas le dimanche. Avec ce slogan affiché sur les vitrines de son magasin depuis le début du mois, Fabrice Schumacher, le responsable du centre commercial Leclerc de Cognac, a quelque peu fait le «buzz» en cette période de festivités qui approche.
Une démarche qui détonne dans un contexte économique délicat. Un crochet surtout à la face de son concurrent castelbernardin Patrick Danais, de chez Auchan, lequel a décidé au contraire d’ouvrir ses portes aux clients lors des sacro-saints repos dominicaux des 9, 16, 23 et le matin du 30 décembre. Après la petite guerre du «drive» à laquelle se livrent depuis quelques mois les deux enseignes, la guerre du dimanche est-elle déclarée ?
«Je tente une nouvelle stratégie. C’est un choix. Je vais peut-être me planter mais on verra, explique Fabrice Schumacher. Se reposer le dimanche, on le mérite tous. Je ne suis pas un hôpital qui doit travailler 24h sur 24.» Sauf… le 23 décembre, dimanche où Leclerc fera exception à cette règle, ce qui fait sourire Patrick Danais, pas mécontent de renvoyer son adversaire dans les cordes pour l’occasion. «Je me demande comment il va faire pour justifier ça», sourit-il. Et de préciser, petit tacle à l’appui: «En ce qui nous concerne, les employés qui travaillent ces dimanches sont volontaires, payés à 150%, et auront droit à leurs heures de récupération.»
«Tant que ce n’est pas imposé aux salariés»
Pour le patron d’Auchan, l’ouverture dominicale dans cette période de Noël répond avant tout à une vraie demande de la clientèle. «Je ne suis pas un ayatollah du travail le dimanche, loin de là, se défend-t-il, mais je constate que les gens y trouvent leur compte, preuve en est le nombre de clients que nous avons reçus aujourd’hui [hier, NDLR]».
Des clients interrogés à la sortie des deux enseignes qui préfèrent cependant s’amuser de ces bisbilles plutôt que de commenter. «ça met un peu d’animation, c’est de rigueur pour la saison», se gausse Évelyne, une cliente de Leclerc. «Je m’en moque, je n’irai pas m’enfermer dans un centre commercial le dimanche», balaie Odile, croisée également samedi, mais chez Auchan. «Sauf si c’est la grande braderie ce jour-là,précise-t-elle. Là ça aurait un vrai sens d’ouvrir le dimanche.»
Le sentiment général, c’est Laure, sondée en pleines courses sur le marché couvert de Cognac qui le résume: «Tant que ce n’est pas imposé aux salariés de travailler ces jours-là, pourquoi pas ? Et pour être franche, ça me dérangerait beaucoup plus si on me disait que les petits commerces, eux, sont fermés le dimanche à cette période.»
Elle peut se rassurer. Cette année, la grande majorité des commerçants du centre-ville de Cognac sera sur le pont. C’était le cas hier, malgré le temps pourri. Ce le sera encore dimanche prochain, le lundi 24 également, la journée pour certains, juste l’après-midi pour d’autres. Le 30 décembre verra portes closes en revanche. À chacun ses principes, et aux clients de s’en accommoder comme ils l’entendent: ce n’est pas tous les jours fête.