Commerces : la course à l'ouverture dominicale

L’Union,18 décembre 2012

VITRY-LE-FRANCOIS (Marne). Pendant la période des fêtes, mais aussi tout au long de l’année, les magasins qui ouvrent le dimanche sont plus nombreux. La CGT s’en inquiète.

Si de nombreux commerces ouvrent le dimanche en cette période de fêtes, les pratiques sont assez disparates tout au long de l’année. Les stratégies diffèrent chez les grandes surfaces. Quand Leclerc se limite à des ouvertures ponctuelles (cinq autorisées dans l’année), Match, Intermarché et Super U accueillent leurs clients tous les dimanches matin (sachant que les commerces de détail alimentaire peuvent être ouverts le dimanche jusqu’à 13 heures).

La CGT de Vitry a d’ailleurs interpellé par courrier la sous-préfète, les maires de Vitry et de Frignicourt, qui délivrent les autorisations, sur le travail dominical au sein de ces deux derniers magasins (lire ci-dessous).

Dimanche dernier, le Super U de Frignicourt était bondé. Dans un contexte économique difficile, c’est pour tenter d’enrayer la baisse de chiffre d’affaires et pour suivre la concurrence (celle d’Intermarché notamment) que l’ancien directeur de Super U Frignicourt avait choisi d’ouvrir chaque dimanche matin.

Environ un cinquième du personnel est mobilisé sur la base du volontariat et bénéficie d’un doublement du salaire horaire. L’actuel dirigeant du supermarché a maintenu cette habitude, mais ne semble pas convaincu de sa rentabilité : « En dehors des fêtes de fin d’année, quand on ouvre le dimanche, on perd un peu de clients le samedi ou le lundi », constate Yo Va. On fait principalement de la vente de produits alimentaires en dépannage, les gens ne font pas leurs courses, à part des personnes très occupées la semaine », indique-t-il, sans pour autant remettre en cause cette pratique.

Chez Leclerc, on mise sur le caractère exceptionnel de ces ouvertures en mettant en place des opérations commerciales particulières.

Cinq dimanches dans l’année

« Nous ne sommes pas convaincus de l’intérêt d’ouvrir tous les dimanches matin, explique Patrick Bloissier, responsable du magasin. La loi nous autorise cinq dimanches, nous les utilisons : un en octobre, un en novembre et trois en décembre, pour les fêtes. »

La compensation pour les salariés est la même : double paye et un jour de repos reporté à un autre moment de la semaine. Généralement, les clients sont au rendez-vous. « En terme de fréquentation, c’est plus important qu’un samedi », assure le cadre. Pendant les fêtes, l’ouverture dominicale s’impose. « Si on ne le fait pas en fin d’année, les Vitryats iront à Saint-Dizier ou Châlons. »

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