Les travailleurs du dimanche ne sont plus l’exception. Plus de 6,5 millions de salariés, soit 29 %, ont travaillé le dimanche en 2011, dont 3 millions de façon habituelle, rapporte une étude de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares).
Le distributeur spécialisé Bricorama a désormais interdiction d’ouvrir le dimanche en Ile-de-France sans avoir obtenu de dérogation au préalable, selon une décision rendue le 31 octobre par la cour d’appel de Versailles.
Le cas de cette enseigne ouvrant le dimanche n’est pas rare en France : une étude de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) montre que de plus en plus de salariés sont conduits à travailler le dimanche. En 2011, 29 % des salariés sont concernés de manière habituelle ou occasionnelle.
Qui sont les travailleurs habituels du dimanche ?
Les salariés qui sont conduits à venir travailler le dimanche sont de plus en plus nombreux. Depuis 1990, ils sont passés de 20 à 29 %. Les ouvriers sont les moins nombreux (19 %), cette proportion étant supérieure au tiers chez les cadres, les professions intermédiaires et les employés.
Ce sont les activités de production de services qui travaillent le plus habituellement le dimanche, les employés étant les plus nombreux (20 %) alors que chez les cadres, le travail est plus occasionnel (25 %).
Plus des deux tiers des salariés qui travaillent habituellement le dimanche exercent des professions dans les domaines de la sécurité des personnes et des biens, de la continuité de la vie sociale et de la permanence des soins alors que ces trois domaines d’activités n’emploient qu’un quart de l’ensemble des salariés.
Les non-salariés ne sont pas en reste : 54 % d’entre eux, soit 1,6 million, travaillent de façon habituelle le dimanche.
Une mesure dérogatoire au Code du travail
Comme l’a rappelé la cour d’appel de Versailles le 31 octobre en statuant sur le cas du distributeur Bricorama, le travail dominical est réglementé.
Il vise en particulier à répondre à des besoins essentiels dans les activités de service ou à respecter les impératifs de production de certaines industries. Il concerne donc d’abord les professions qui concourent à la continuité de la vie sociale, à la permanence des services de soins, à la protection et à la sécurité des personnes et des biens.
Ainsi, plus de 80 % des salariés qui assurent la sécurité des personnes et des biens travaillent le dimanche, 60 % dans les productions de la santé et du médico-social et la moitié de ceux qui participent à la continuité de la vie sociale (hôtellerie et restauration, transports, commerces, activités culturelles ou de loisirs).
Enfin, rares sont les travailleurs du dimanche qui ne se rendent pas au travail le samedi et travailler le dimanche va souvent de pair avec des horaires tardifs ou variables : la moitié des salariés qui travaillent le soir ou la nuit travaillent plus souvent que les autres le dimanche.
Auteur : Ignace Manca