Pour l’intersyndicale CGT-CFDT, il n’est pas question de signer

Le Pays, 28/11

Hier matin, une vingtaine de manifestants brandissant les drapeaux de la CGT et de la CFDT ont montré leur opposition aux dimanches travaillés.

« Ces négociations se font dans la précipitation, un mois avant les fêtes de fin d’année, à l’initiative des patrons de la grande distribution », déclarait Anne Hoareau, secrétaire générale CGT commerce et services, avant la réunion.

« On voudrait faire croire que les salariés ont envie de travailler les dimanches, poursuit la syndicaliste. Et la notion du volontariat est de toute façon dévoyée, car les pressions exercées sur les salariés, en particulier les plus jeunes, du fait des bas salaires et du chômage de masse, ne permettent pas de librement choisir. Et ce sont une nouvelle fois les femmes qui seraient le plus pénalisées. »

Pour les syndicats d’employés, la généralisation du travail le dimanche ouvrirait une brèche à une déréglementation générale. Elles rappellent que le repos dominical est un élément de cohésion sociale permettant aux populations d’avoir des loisirs, de se cultiver, de décompresser.

« En voulant remettre en cause cet acquis social, le patronat terrifortain entend faire un bond en arrière de plus d’un siècle avec l’objectif de mettre les salariés à sa disposition, souligne Anne Hoareau. Travailler le dimanche ne répondra pas à la crise financière, car ce que l’on ne peut pas dépenser pendant la semaine, on ne peut pas le dépenser le dimanche. Le travail le dimanche est aussi la mort annoncée des petits commerces. »

Les deux organisations syndicales ont recueilli mille signatures en à peine trois semaines sur une pétition présentée aux salariés des grandes surfaces, aux petits commerçants et aux consommateurs.

En sortant, Anne Hoareau était très en colère : « C’est une supercherie pour les salariés. Le débat est loin d’être clos, mais nous ne signons pas au détriment des salariés qui pourront travailler dix heures ces jours-là. Nous préférons que la grande distribution donne des salaires décents à ses employés avec des contrats de trente à trente-cinq heures. Mais nous n’en resterons pas là ! ».

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