La Clau, Mardi 27.11.2012. 20:30h
Un groupement d’hypermarchés demande à la mairie de Perpignan d’obtenir un label de ville touristique, permettant une ouverture le dimanche. Si le Code du Tourisme rend possible ce statut, les intérêts défendus par cette démarche ne garantissent pas une dynamisation de la ville au travers des commerces indépendants, souvent trop faibles pour assumer une extension de leurs horaires.
L’ouverture dominicale des grandes surfaces de Perpignan, tentée l’été 2011 par l’hypermarché Auchan du quartier Porte d’Espagne, avant une décision de justice contraire, est prônée par un lobby commercial. A l’approche des fêtes de fin d’année,l’association des Grandes et Moyennes Surfaces (AGMS 66), fondée le même été 2011 pour exercer une force sur les institutions, sollicite la mairie de Perpignan. La capitale du Roussillon devrait, selon l’AGMS 66, obtenir le titre de ville touristique, pour permettre l’ouverture de ses grandes surfaces le dimanche. Cette demande, qui s’étendrait mécaniquement aux autres types de commerces, émane d’une réunion d’intérêts des grands groupes du Nord français, tels la FNAC, Leroy Merlin, Auchan, Intermarché et les Galeries Lafayette. Les assemblées générales de l’AGSM 66 offrent d’ailleurs aux adhérents un nombre de voix d’autant plus important qu’ils représentent une surface importante : autant de caractéristiques qui peuvent produire des inquiétudes sur le commerce et l’animation du coeur de ville. L’ouverture sept jours sur sept est conditionnée par une demande exprimée par la mairie auprès du ministère du Tourisme, qui s’appuie sur le Code du Tourisme, dont les critères imposent une « certaine capacité d’accueil » et un « rapport minimum entre cette capacité d’accueil et la population permanente ».
A Figueres, le petit commerce est lésé par l’ouverture le dimanche
L’expérience acquise depuis le 1er juillet dans la ville de Figueres, labellisée « ville touristique » au mois de mai par le gouvernement catalan, démontre que l’ouverture dominicale profite davantage aux franchises. Parmi les quelque 500 commerces concernés par cette libéralisation, seuls les magasins de type Zara ou Mango parviennent à tirer leur épingle du jeu, par leurs facilités en termes d’embauches supplémentaires et d’amplitude horaire. Les supermarchés et hypermarchés peuvent cependant joueur un rôle de locomotives, mais un statut identique pour Perpignan comporterait de profondes inégalités.