Tous les patrons, très loin s’en faut, ne sont pas des délinquants multi-récidivistes, même si des attitudes comme celle de M. Bourrelier peuvent quelque peu ternir l’image de la profession… M. Rollet relève certains points dont nous avions parlé dès 2009, notamment les coût induits par ces ouvertures, et la non-efficience économique de la mesure. Travaillant dans un secteur où la sécurité est un aspect important, il relève aussi que la qualité du travail s’en ressent. Et comme le CAD, il se prononce pour l’abrogation de la loi Mallié. Normal. |
Le Point, 14/11/2012
Le patron de Point S, enseigne de montage de pneus et d’entretien automobile, s’oppose à l’ouverture des magasins le dimanche, en plein retour du débat sur le travail dominical, et préconise un retrait de la « loi marketing » de 2009 qui a élargi les possibilités d’ouverture.
Le patron de Point S, enseigne de montage de pneus et d’entretien automobile, s’oppose à l’ouverture des magasins le dimanche, en plein retour du débat sur le travail dominical, et préconise un retrait de la « loi marketing » de 2009 qui a élargi les possibilités d’ouverture.
« Je l’avais prédit, pour moi le bilan de la loi Mallié est négatif. Elle produit des exceptions arbitraires qui font que dans la même ville par exemple, une enseigne de jardinage pourra ouvrir le dimanche, mais pas une de bricolage », a déclaré à l’AFP Christophe Rollet, également vice-président de la chambre syndicale des professionnels du pneu.
De plus selon lui, « pour les commerçants, ouvrir le dimanche induit des charges supplémentaires, comme l’électricité, les salaires du personnel et la communication sur cette ouverture ».
« Cela coûte et ne rapporte pas assez », a-t-il constaté dans la poignée de ses propres magasins qui ont tenté d’ouvrir les dimanches dans certaines zones commerciales, avant de fermer ce jour-là. « On ne change pas comme ça les rythmes du commerce et des consommateurs », martèle le directeur général.
En outre, « la crise aidant, les clients peuvent au mieux répartir sur sept jours les mêmes dépenses qu’ils font sur six jours », estime aussi M. Rollet.
Du point de vue des salariés, « travailler le dimanche c’est charger la mule encore davantage, et la qualité du travail s’en ressent« , juge-t-il, alors que chez Point S le personnel n’est pas demandeur selon lui.
Chez Bricorama, où le syndicat FO a engagé une bataille en justice contre des ouvertures dominicales, la direction bénéficie du soutien d’une partie des salariés.
Pour sa part, M. Rollet « préconise un retour en arrière par rapport à la loi de 2009, sauf dans les secteurs et grandes villes où ces ouvertures sont importantes pour les touristes ». Ce patron à contre-courant pense aussi que les commerces essentiels tels les boulangeries doivent pouvoir rester ouverts.
Ce qui serait plus pertinent, de son point de vue, serait que l’Etat incite les magasins à avoir des amplitudes d’ouverture plus importantes un ou plusieurs jours en semaine. « Les gens veulent venir de plus en plus tôt et de plus en plus tard. Ca, cela pourrait créer de l’emploi », d’après M. Rollet.
Point S, basé à Lyon, compte en France 3.200 salariés et quelque 430 points de vente.