Mediapart, 04/11/12
Des salariés se sont dévoués pour défendre leur bien aimé patrons. Ils se sont exhibés avec des pancartes jaunes , décidément une couleur prédestinée. Les non-grévistes s’appellent des « jaunes ».
Agir contre ses propres intérêts et aller contre les quelques droits durement acquis comme quand on laisse ses collègues lutter pour des revendications qui seront bénéfiques à tous. En 1906 les facteurs parisiens ont fait une longue grève pour obtenir le jour de repos du dimanche. A l’époque les usagers de la Poste devaient être très choqués de ne pas avoir leur courrier le dimanche. Ils se sont habitués et le repos du dimanche s’est généralisé.
Les porteurs de pancarte jaune nous disent que ce sont des volontaires qui travaillent le dimanche, jusqu’à quand ?
En cas de non volontariat trop fréquent le gentil patron de Bricorama pourra vous suggérer que c’est dommage et que pour le « bien » de l’entreprise ce serait mieux qu’il accepte.
Il faudrait regarder un peu plus loin que le bout de son nez.
Aux infos, ils ont trouvé une salariée pour en sortir une bien bonne : « c’est les syndicats qui nous ont foutu dans la merde » .Les syndicats sont des affreux qui ne se rendent pas compte de la détresse dans laquelle sont plongés les bricoleurs du dimanche qui trouvent porte close devant leur enseigne chérie.
Je me demande si des travailleurs aussi dévoués prennent leurs congés payés, j’espère qu’ils en font cadeau à Bricorama et que le moment venu ils auront le bon goût de se licencier eux-mêmes
BRICORAMA le jour où il le jugera utile vous licenciera sans être reconnaissant d’avoir si bien défendu leur cause.
Enfin les « jaunes » c’est pas nouveau, mais c’est toujours aussi triste.