Et une ville touristique de plus où il sera permis de travailler le dimanche… Est-ce une bonne nouvelle ? Pour les touristes, pas vraiment, le dimanche étant plutôt réservé aux occupations non commerciales. Les commerçants, eux, ne le demandaient pas. A cause de la décision du Maire, les commerçants qui ne souhaitaient pas travailler le dimanche vont être plus ou moins contraints de le faire, concurrence oblige. Et pour les salariés, pas du tout, puisque le travail du dimanche devient une obligation, payé au même prix que le travail de semaine, et qu’il deviendra même possible de recruter des étudiants sous-payés. Alors que l’affluence liée au tourisme est la cause de profits supplémentaires, est-il normal que ces profits ne soient pas partagés ? |
Le centre-ville aobtenu son classement en «zone d’affluence touristique exceptionnelle» par la préfecture. Cela offre la possibilité aux 549commerces situés dans le périmètre retenu d’ouvrir le dimanche.
C’est la Ville qui a fait la démarche en mars, auprès de la préfecture, pour qu’on reconnaisse àVannes son caractère touristique exceptionnel. Elle a étayé sa candidature en fourbissant des chiffres: chaque année, Vannes accueille plus d’un million de touristes – 1,1million, soit 22fois sa population totale; elle dispose de 5.800lits d’hôtel (tous établissements confondus: gîtes, camping…), auxquels s’ajoutent 6.700 lits pour les résidences secondaires, plus 6.000places de stationnement. C’est en se basant sur ces données que le préfet a signé l’arrêté le 5octobre dernier. Son effet immédiat est de permettre, désormais, aux commerçants qui le souhaitent, d’ouvrir le dimanche. Ils avaient jusqu’alors la possibilité de le faire cinq fois par an.
«À eux de faire le choix»
Le maire David Robo explique vouloir ainsi entretenir le dynamisme du centre-ville. «Il y a énormément de manifestations tout le long de l’année et les commerces sont la plupart du temps fermés. C’est un reproche qui nous a été fait par des touristes, mais aussi des commerçants qui avaient le désir d’ouvrir le dimanche. Ils en ont maintenant la possibilité, à eux de faire leur choix». Le maire prend pour exemple les fêtes d’Arvor, qui ont attiré des dizaines de milliers de visiteurs cet été «et où il n’y avait qu’un seul magasin d’ouvert, dans la rue Saint-Vincent». Tout l’intra-muros est concerné par l’arrêté, mais aussi la rue Thiers, la rue Hoche, la rue Le-Brix et la rue du Mené, la rue du Lieutenant-Colonel-Maury, le grand quartier de Saint-Patern jusqu’à la place Bir-Hakeim. Le port et la place Gambetta font bien évidemment aussi partie de ce périmètre. Ainsi que l’avenue Victor-Hugo et l’intégralité de la rue du Commerce, «où l’activité commerciale pourrait se développer par la suite», indique le premier adjoint Georges André.
549 commerces, 62 rues
Au total, cela représente 62rues, dont treize piétonnes, et concerne 549 commerces. Pour l’essentiel, il s’agit de commerces de proximité de moins de 300m² «propices au shopping et à la déambulation». Comment les commerçants accueillent-ils cette nouvelle donne? Tièdement si l’on s’en tient àla réaction de François Gaucher, qui préside la fédération du centre-ville: «Sincèrement, je ne crois pas qu’il y avait une très forte demande. Ce n’est pas parce qu’on ouvre un jour supplémentaire que les gens auront plus d’argent à dépenser. C’est une nouveauté. Nous verrons quelle sera la réaction des commerçants. Il ne faut en tout cas pas s’attendre à ce qu’ils ouvrent tous d’un coup le dimanche». Pour la Ville, cette ouverture dominicale des commerces peut être génératrice d’emplois, étudiants notamment. «Monoprix afait le choix de recruter des étudiants le dimanche matin. Ça peut très bien être une population intéressée pour profiter de l’occasion qui lui sera donnée de gagner un peu d’argent».
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