Communiqué du CLIC-P
Le 18 octobre, Sephora est assigné par le Clic-P pour les ouvertures illégales de ses magasins.
Sephora est à la pointe de la déréglementation du temps de travail dans le commerce : dans l’illégalité la plus totale, l’entreprise fait travailler ses salariés le dimanche et la nuit. Le Clic-P, intersyndicale qui regroupe les organisations du commerce à Paris (CFDT, CFTC, CGC, CGT, F.O.
et SUD) a décidé d’attaquer ce travail illégal devant les tribunaux.
Les magasins Sephora des Champs Elysées pour le travail de nuit et celui de Bercy pour le travail du dimanche, font partie d’une longue liste d’enseignes du commerce qui violent la loi : Franprix, Casino, Monoprix, Uniqlo, Abercrombie&Fitch…
Tous les salariés du commerce sont aujourd’hui concernés par cette déréglementation
sauvage, avec, à terme, la perspective d’une ouverture des magasins 7 jours sur 7, 24 heures sur 24 qui se rapproche !
Cette perspective n’est pas un fantasme : en Italie, il y a quelques jours, les salariés du commerce manifestaient contre un décret sorti il y a un an, qui promettait de l’emploi contre une ouverture permanente des magasins. Le résultat, acquis aujourd’hui, c’est qu’aucun emploi n’a été créé et que les salariés sont désormais obligés de venir travailler tout le temps.
Notre action vise à défendre les droits de l’ensemble des salariés du commerce : le droit à une vie en dehors du travail (vie sociale, familiale, associative, sportive…), garanti par un jour de repos commun, le dimanche. Elle s’attaque à la mise en danger de notre santé liée au travail de nuit : de nombreuses études démontrent le raccourcissement de la durée de vie pour les travailleurs de nuit, l’augmentation de risque de cancers (du sein, en particulier).
Ces effets néfastes, bien sûr, ne sont pas sensibles immédiatement. Leur effet à retardement n’en est que plus dangereux. Et nous pensons que notre vie et notre santé valent plus que l’argent de Bernard Arnault, qui en gagne déjà suffisamment.
La direction de Sephora a l’audace d’exercer un chantage à l’emploi en menaçant de licencier « si les syndicats gagnent »… Comme si les clients allaient arrêter d’acheter nos produits si on ne fermait pas après minuit ou le dimanche, comme si le patron de notre groupe ne possédait pas l’une des plus grandes fortunes mondiales, comme s’il ne pouvait embaucher… qu’en violant la loi !
Ce chantage est insensé. Notre action est juste et, si elle peut contrarier l’emploi du temps de
certains, elle est menée dans l’intérêt de l’ensemble des salariés… qui est divergent de celui de
Bernard Arnault !