Troyes – « En six jours, Dieu a fait la Terre et le Ciel… le septième, il s’est reposé ». En théorie, les religions du Livre respectent toutes le principe d’un jour de repos hebdomadaire. En pratique, il demeure quand même de nettes différences.
Pour mieux comprendre les interactions qui existent entre le shabbat des juifs et le dimanche des chrétiens, une conférence animée par Jérôme Benarroch, professeur à l’Institut Rachi et Nicolas Derrey, prêtre catholique, s’est tenu à l’Institut Rachi mardi dernier. Une conférence intitulé «Du shabbat au dimanche » à l’initiative du groupe de réflexion d’Alain Couturier qui se donne comme objectif d’approfondir la connaissance du judaïsme. L’enjeu était donc de faire rencontrer deux regards.
Des traits fondamentalement liés
Une fois passées les idées reçues qui résument le shabbat « à un jour de repos, consacré à Dieu où tout est interdit », Jérôme Benarroch s’est efforcé de rappeler que ce jour est d’abord dicté par Dieu lui-même. « Il permet, certes, de se reposer de sa semaine de travail, mais surtout de prendre du temps pour se réjouir de l’existence et exprimer sa confiance dans le fait que tout n’est pas entre nos mains ».
Du coté des chrétiens, si le repos du dimanche n’est pas logique pour les premiers croyants, l’aspect du culte est dès le départ central. « C’est par l’eucharistie qui se déroule le dimanche que les chrétiens font l’expérience spirituelle du Christ », souligne le père Derrey. Au fil du temps, ce jour a ainsi de plus en plus été consacré à l’enseignement de Dieu, puis « est devenu un jour tourné vers la famille ».
Loin des différences, le repos dominical a donc des traits fondamentalement liés au shabbat juif, « un héritage anthropologique riche d’enseignement ».