LUXEMBOURG – Au lendemain de l’annonce d’une possible ouverture des magasins de la capitale, un dimanche par mois entre juin et octobre, la levée de boucliers est quasi générale…
La question de l’ouverture élargie des magasins au Luxembourg déchaîne toujours autant les passions. Quelques jours après le rapport de la Confédération luxembourgeoise du commerce (clc) sur les perspectives d’ici à 2020 et au lendemain, de l’annonce de la possibilité de l’ouverture des magasins le dimanche, une fois par mois entre juin et octobre, dans la capitale, les représentants des différents acteurs du secteur donnent de la voix.
Alors que la clc préconise, «pour éviter une perte de compétitivité du commerce luxembourgeois», l’abrogation de la loi sur les heures de fermeture, le travail dominical ou bien encore le maintien d’une TVA réduite par rapport aux pays voisins, les syndicats tapent du poing sur la table. Dans un communiqué commun publié jeudi, OGBL et LCGB se disent «scandalisés» des propositions mises sur la table et jugent «injustifiés» les arguments mis en avant par les partisans d’un élargissement des horaires d’ouverture, que ce soit en semaine ou le dimanche.
Vers un «commerce plus attrayant» au Luxembourg
Outre «un travail plus irrégulier sans aucune rémunération supplémentaire ou une compensation sous la forme de congés» et «des conditions de travail plus difficiles encore», les syndicats pointent du doigt la volonté de mettre au même niveau le travail des personnels travaillant dans les services publics – comme les infirmières ou les policiers – avec les personnels des commerces luxembourgeois. Autrement dit, la volonté d’obliger les salariés du secteur à travailler dans des conditions que seules des professions aux rémunérations plus élevées ont négocié au travers de leur convention collective.
Dans ce débat, l’Union luxembourgeois des consommateurs (ULC) s’est prononcée ce jeudi en faveur des propositions de la clc, mettant en avant sa volonté de voir apparaître «un commerce attrayant» au Luxembourg. Ne se prononçant pas sur les conditions de travail des salariés du secteur, l’ULC déplore «des prix d’achat trop élevés» et souhaite «une amélioration du niveau d’accueil de la clientèle». À noter que toute modification de la législation sur l’ouverture des commerces doit être validée par la ministre des Classes moyennes, Françoise Hetto-Gaasch (CSV). Mercredi, cette dernière s’était dit «très favorable» à la proposition de l’ouverture dominicale des magasins à Luxembourg-Ville.