La décision unilatérale prise fin janvier par la ministre des Classes moyennes, Françoise Hetto-Gaasch, de prolonger les samedis et veilles de jours fériés l’heure d’ouverture des commerces de 18 à 19 h est toujours loin de faire l’unanimité.
Alors que la Confédération luxembourgeoise du commerce (clc) continue à plaider pour la libéralisation totale des heures d’ouverture, les syndicats revendiquent des compensations financières pour ces heures prestées en plus.
Dans son avis sur le projet de la loi de la ministre, la Chambre des salariés vient, sans surprise, emboîter le pas aux syndicats. Au vu des dispositions actuellement prévues dans le texte de loi, la CSL se prononce clairement contre la prolongation des heures d’ouverture à 19 h.
Plusieurs critiques sont énoncées par la CSL, à commencer par l’argumentation du projet de loi de Françoise Hetto-Gaasch. Le fait que la ministre se retranche derrière l’«argument phare» de l’amélioration de la compétitivité des commerçants luxembourgeois par rapport à l’étranger pour justifier la prolongation des heures d’ouverture est loin de satisfaire la CSL.
Elle redoute une «libéralisation totale des heures d’ouverture au détriment des considérations sociales et de la vie familiale des salariés concernés» et conclut, qu’en l’absence d’une règlementation européenne sur les heures d’ouverture, qu’«une fois de plus, l’Europe sociale fait défaut».
Pour la CSL, le projet de loi manque de transparence, d’autant plus qu’il fait référence à plusieurs évaluations qui n’ont pas été rendues publiques. De nombreuses questions resteraient ainsi en suspens avec en conséquence les salariés du secteur qui doivent payer la note.
La CSL revendique des compensations financières minimales pour les heures prestées après 18 h, à l’instar de ce qui existe déjà pour les heures supplémentaires, le travail dominical ou lors d’un jour férié légal. Cette compensation, visant à dédommager la perte de qualité subie par les salariés concernés, devrait selon la CSL être ancrée dans un accord interprofessionnel.