Au Carrefour Market de Quiévrechain, l'indignation face au « travailler plus »

La Voix du Nord, 2/4/12

Les clients du magasin Carrefour Market de Quiévrechain ont été accueillis hier matin par le syndicat FO qui distribuait des tracts faisant part de l’indignation face à l’ouverture sept jours sur sept à partir d’aujourd’hui. Si légalement, ils ne peuvent rien faire, les salariés ne voulaient pas valider sans réagir.

Ce 2 avril 2012 marque un tournant dans la vie des salariés du Carrefour Market de Quiévrechain : à compter de ce jour, le magasin ouvrira tous les lundis. Sept jours sur sept donc, puisque depuis des années, il est possible de faire ses courses le dimanche matin. « C’est désormais obligatoire puisqu’une décision de justice a été rendue dans le Pas-de-Calais qui donne raison à notre employeur, précise Pascal Péru, délégué national FO. Nous sommes en colère pour plusieurs raisons, à commencer par l’absence de majoration des heures. Nous sommes même contre l’idée de majoration d’ailleurs. Et puis, avoir une journée fixe de repos dans la semaine, cela permet de prendre des rendez-vous chez le médecin, par exemple. À présent, on obtiendra une journée selon le bon vouloir de la direction du magasin. » Depuis quelques années, plusieurs enseignes ont entrepris d’ouvrir du lundi au dimanche matin, ce qui était à une époque proprement illégal. Mais les choses évoluant, les procédures se multipliant à l’encontre des groupes contrevenants, tout a été remis à plat. C’est ainsi qu’il y a peu, une décision de justice a donné raison à Carrefour, ouvrant la possibilité d’ouvrir des moyennes surfaces de vente chaque jour de la semaine.

Dans la région, sept Carrefour Market sont concernés par l’ouverture sept jours sur sept. La mobilisation n’est pas toujours au rendez-vous même si tous les syndicats ont fait part de leur désapprobation. D’autant que le rythme de travail très variable des caissières, qui émargent en moyenne à 600 E par mois, n’est déjà pas facile. « Ne pas travailler le lundi, en plus du dimanche complet ou au moins de l’après-midi, cela nous faisait comme un week-end décalé, donc un vrai repos », souligne l’une d’elles. « Et puis, avec ce nouveau fonctionnement, on « perd » les jours fériés. L’inventaire se fera magasin ouvert, on aura donc un manque à gagner de trois jours », ajoute une autre. « Jusqu’à présent, travailler le dimanche, c’était 10 % de salaire en plus. On passe à 20, très bien, mais nos managers, quand c’est leur tour, touchent une prime de 50 E ! », s’enflamme une autre.

« Notre direction, ici, ne doit pas prendre notre réaction pour elle spécifiquement, c’est sur le principe, sur une application qui se fait sur le plan national, que nous réagissons, indique Sabine Lanois, déléguée du personnel et représentante syndicale FO à Quiévrechain. Mais même si la décision est prise, nous, on tenait à montrer qu’on est contre. » •

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