Metro, 04/03/2012
Des militants de la CFTC ont mené une action dimanche après-midi devant une grande enseigne de la rue du Faubourg Saint-Martin (Xe). Ils dénoncent les ouvertures « illégales » et multiplient les procédures.
ÉCONOMIE – « Touche pas à mon dimanche » ! Une trentaine de militants de la CFTC ont déployé des pancartes et parsemé d’autocollants, dimanche après-midi vers 14 heures, la devanture d’une enseigne Carrefour City de la rue du Faubourg Saint-Martin (Xe).
A l’occasion d’une journée syndicale européenne baptisée « Free sunday« , ils entendaient ainsi dénoncer une ouverture « illégale », les enseignes ayant en principe l’obligation de fermer à 13 heures.
« Dans ce quartier, trois marchés traditionnels sont déjà ouverts le dimanche et ces ouvertures condamnent les petits commerces, a dénoncé Joseph Thouvenel, vice-président de la CFTC. Une ouverture illégale, c’est autant d’emplois en moins chez les bouchers ou les charcutiers, qui proposent en outre des produits plus diversifiés. »
« C’est quand même pratique, reconnaissait Alexis, un jeune sortant tout juste de la supérette. Quand on sort le samedi soir et qu’on se lève tard comme moi, on ne trouve rien d’autre ouvert ». Le gérant n’a pas pu être contacté dimanche.
Carrefour évoque une « forte demande » des Parisiens
Contacté par Metro, le groupe Carrefour a rappelé que « le parc de magasins de proximité de la capitale est franchisé« , et que « certains magasins indépendants ouvrent leurs portes le dimanche après-midi pour répondre à une forte demande des Parisiens ».
Il a précisé en outre que les magasins qui ont été contraints de fermer le dimanche après-midi n’ont « pas retrouvé » le chiffre d’affaire dégagé dans ce créneau sur les autres jours de la semaine. Enfin, il a assuré que le recrutement des salariés travaillant le dimanche se faisait « sur la base du volontariat« .
Actions en justice
Les syndicats du commerce parisiens multiplient lesprocédures. Le 2 février, le tribunal de grande instance de Paris a ordonné à plusieurs supérettes de respecter la législation sur le repos dominical, l’arrêté préfectoral applicable aux commerces alimentaires de la capitale obligeant en principe les commerces à fermer au plus tard à 13 heures.
« Nous avons déjà remporté cinq procédures concernant une soixantaine d’enseignes, assure Eric Scherrer, président du SECI-CFTC. Dans dix jours, nous allons en relancer une contre une quinzaine de supérettes. Malgré la condamnation, certaines finissent par rouvrir. »
L’ouverture illégale est passible d’importantes amendes allant jusqu’à 7500 euros par infraction et par salarié. S’il est réélu en mai, Nicolas Sarkozy a annoncé son intention d’élargir les possibilités d’ouverture dominicale des commerces.