FO, communiqué de presse, 21/03/12
La Section Fédérale du Commerce FORCE OUVRIERE a été entendue ce matin au ministère du travail, au sujet de l’extension du travail dominical dans les magasins de bricolage.
Nous avons clairement eu l’impression que le dossier était déjà « bouclé » et le décret rédigé.
Si quelques-unes de nos remarques ont été notées, il est patent que ce n’est pas le sort des salariés qui interpelle le ministère, et surtout pas ceux qui travaillent dans les branches de la quincaillerie, du négoce de bois et du bâtiment qui vendent les mêmes articles.
Ces branches sont composées majoritairement par des TPE et PME qui emploient plus de 100 000 salariés.
Que ces derniers perdent leur travail suite à la fermeture de ces petites entreprises, à cause de cette déréglementation organisée, n’a pas l’air d’intéresser le ministère.
Encore une fois, le gouvernement va légaliser l’illégal favorisant ainsi les grandes entreprises. Pour les compensations elles seront négociées en branche et en cas d’échec de la négociation, la fédération du bricolage s’engage à prendre une recommandation patronale qui ne s’imposera qu’aux seuls adhérents de leur fédération.
Le ministère va donc créer une énième dérogation au repos dominical tout en jurant qu’il ne souhaite pas étendre le travail dominical alors que ce sont tous les magasins de bricolage de France qui pourront ouvrir leurs portes en toute tranquillité. Ce décret sera applicable même en Lorraine et en Alsace, a contrario des dispositions de la loi Mallié qui respectaient leurs droits locaux.
Ce que nous avons également fait remarquer au représentant du Ministre, c’est que la dérogation de l’ameublement était passée devant les Parlementaires et faisait l’objet d’un article dans la loi Châtel. Pourquoi faire un autre traitement pour le bricolage, alors que les Parlementaires avaient exclu ce secteur à l’époque ?
Légalement cette façon de faire ne pose pas problème. Démocratiquement si. Prendre un décret en urgence en fin de mandature ne donne pas de délai à la réflexion et à une étude sur l’impact économique et social.
Pour FORCE OUVRIERE si ce décret est pris nous l’attaquerons. Pour FO une seule compensation au travail dominical, c’est le repos dominical.
Paris, le 21 mars 2012