Le Parisien / FO 7/1/12
Aucun des 31 magasins Bricorama d’Ile-de-France, dont ceux de Soisy-sous-Montmorency et Taverny (Val-d’Oise), ne sera autorisé à ouvrir ses portes demain, sous peine de devoir payer une amende de 30000 € par jour et par magasin. Telle est la décision rendue hier par le tribunal de Pontoise à la suite du recours déposé par Force ouvrière. Le syndicat a déjà fait condamner de nombreuses autres enseignes depuis le début de son combat contre le travail dominical illégal en 2007.
Mais c’est la première fois que FO obtient une décision aussi large, applicable à l’ensemble des magasins d’Ile-de-France de la même enseigne.
« Même s’il y a appel, la mesure est exécutoire à partir de maintenant, nous espérons donc que Bricorama va fermer dès ce dimanche, explique Me Vincent Lecourt, l’avocat du syndicat. S’ils le font, ils n’auront à payer aucune astreinte. Le but de cesactions n’est pas de récupérer de l’argent mais bel et bien de faire en sorte que ces magasins arrêtent d’être hors la loi. » Le dernier texte de loi a réaffirmé en 2009 le principe de repos dominical. L’ouverture du dimanche est toutefois tolérée, mais uniquement au sein de périmètres d’usage de consommation exceptionnel (Puce) définis par les préfectures. Or, à ce jour, aucune dérogation n’a été obtenue par l’un des magasins Bricorama, même si la société avait affirmé avoir déposé des dossiers de régularisation auprès des préfectures du Val-d’Oise et de Paris.
Risque de licenciements selon la direction
Devant le tribunal de Pontoise, le 2 décembre dernier, l’avocat de l’enseigne de bricolage avait déclaré qu’une « fermeture dominicale entraînerait une perte de revenu ainsi qu’un risque de licenciements à cause de la baisse du chiffre d’affaires. » Me Frédéric Naquet avait en outre indiqué que les dimanches payés double représentaient « environ 20% du salaire moyen brut annuel des employés », une prime que la plupart ne veulent pas perdre.
Pour les délégués FO, l’argument n’est pas recevable. « Si notre salaire était correct, personne n’aurait besoin de sacrifier sa famille et ses enfants en travaillant le dimanche », dénonce Kamel Remache, délégué syndical central. « Ceux qui le font n’ont pas le choix, ils y sont obligés économiquement. Ce n’est pas forcément du volontariat. » Contacté hier soir, Bricorama n’a pas répondu à nos sollicitations.