Frédéric Lefebvre, secrétaire d’Etat au Commerce, lance un appel aux élus locaux afin qu’ils autorisent l’ouverture des magasins le premier dimanche des soldes, qui démarrent aujourd’hui.
Les soldes nationaux d’hiver, qui démarrent ce mercredi à 8 heures pour s’achever le 14 février, vont-ils s’imposer comme une arme anticrise comme le veut le secrétaire d’Etat au Commerce, Frédéric Lefebvre ? Il souhaite créer une dynamique économique, voire touristique, en multipliant les ouvertures des magasins le premier dimanche des soldes.
Pourquoi vouloir renforcer l’attractivité des soldes ?
FRÉDÉRIC LEFEBVRE. Plus qu’un moment de consommation, les soldes doivent être aussi un temps fort en matière de tourisme et de compétitivité pour nos entreprises. Ce moment est très attendu en Fr ance puisque 70 % des Français, soit 30 % de plus que l’an passé, disent avoir reporté leurs achats pour faire les soldes. Mais il l’est aussi en Europe et dans le monde. Les dépenses non touristiques des étrangers qui visitent Paris représentent en effet plus du quart de leurbudget.Pour60 %des visiteurs de lacapitale,soit17millionsdetouristes, les soldes et les hoppings ont des motivations essentielles de venue.
Où sont les blocages ?
Selon un rapport indépendant de TCI Research, les étrangers soulignent parmi nos points faibles que nos commerces ne sont pas ouverts le dimanche. Les tour-opérateurs privilégient les capitales qui offrent cette possibilité. Dans une ville comme Londres, les soldes ont pris une importance considérable. Paris n’a aucune raison de ne pas prendre une place essentielle aussi. Dans le cadre des cinq dimanches d’ouverture prévus par la loi, à Paris comme dans les autres villes touristiques, j’invite les élus à autoriser les commerçants qui le souhaitent à ouvrir le premier dimanche des soldes.
A Paris, les grands magasins peuvent-ils être concernés ?
Les Galeries Lafayette et le Printemps ne le seront pas maintenant car leurs cinq dimanches ont déjà été bloqués, pour Noël notamment. Cela pourrait être envisagé pour les autres soldes sauf que le maire de Paris, Bertrand Delanoë, refuse de classer les grands magasins en zone touristique, une mesure qui permettrait d’ouvrir davantage de dimanches. D’autres élus adoptent par principe cette posture pour des raisons idéologiques, alors que les soldes sont un rendez-vous majeur pour les consommateurs et les acteurs économiques, notamment dans le secteur de l’habillement. Au centre commercial de Vélizy 2, l’ouverture du premier dimanche de soldes d’hiver a drainé l’an passé 56 000 clients, soit 11 % de plus qu’en 2010. Cette disposition est porteuse de croissance et d’emplois. A situation exceptionnelle, attitude exceptionnelle.
Tous les salariés ne sont pourtant pas favorables à cette mesure !
De plus en plus d’employés et beaucoup d’étudiants veulent travailler le dimanche pour des raisons de pouvoir d’achat. Pourquoi leur refuser ? Dans le quartier des Abbesses à Paris, les commerces se plaignent de ne pas pouvoir ouvrir ce jour-là. A Nantes aussi, on s’expose à un refus au prétexte qu’il faut un accord salarial, or la loi prévoit déjà le doublement des salaires pour les cinq dimanches du maire. Face à cette application inégale de la loi, j’ai demandé à tous les préfets un état des lieux sur les ouvertures dominicales. Il doit m’être rendu fin janvier et me donnera l’occasion de tirer un bilan. Aujourd’hui, je veux aller jusqu’au bout de ce que la loi permet. On verra ensuite s’il convient de la modifier.