A Madrid comme à Paris, qui demande l’extension du travail au Dimanche et, en l’espèce, aussi la nuit ? Ce sont encore et toujours les grandes entreprises. Jusqu’à quand les hommes politiques vont-ils confondre le lobbying des grandes enseignes, et le bien commun des citoyens ? |
Le Dauphiné, par Georges BOURQUARD le 22/01/2012
À Madrid, les autorités ont trouvé la recette miracle pour lutter contre la crise : autoriser l’ouverture des magasins 24 heures sur 24. En cas d’insomnie tenace, les déambulations dans les supermarchés vont ainsi se substituer aux somnifères. Les pharmaciens vont hurler à la concurrence déloyale…
Le nouveau gouvernement conservateur espagnol fera sienne au printemps cette trouvaille déjà en vigueur en Italie. Les employés du commerce avaient dû faire une croix sur le jour du Seigneur et le sacro-saint repos dominical. Leur temps de sommeil sera logé à la même enseigne.
Les chalands, eux, trouveront sans doute très chic une visite au rayon yaourts entre 3 et 4 heures du matin. Et pour calmer le petit dernier qui réclame à cor et à cri de nouvelles baskets, l’achat le dimanche matin sur le coup de 5 heures lui forgera le caractère. Même dans les casernes, le clairon ne sonne pas si tôt… Les partisans de l’ouverture non-stop assurent que la mesure va créer des milliers d’emplois. Sans douter une seule seconde que les porte-monnaie suivront… Bien entendu les petits commerçants qui ne pourront pas tenir le rythme tirent la sonnette d’alarme. Avant le rideau de leurs échoppes.
Dans une Espagne où le chômage ne connaît aucun répit et où la crise jette des milliers de pauvres sous les ponts, cette nouvelle est une aubaine pour les sans-abri. Ils auront désormais une adresse toute trouvée pour atténuer leur misère : le supermarché du coin ouvert sans interruption.