CAD | Auriez vous confiance dans un sondage sur l’UMP qui aurait été commandé par Nicolas Sarkozy ? Ou un sondage sur les automobiles étrangères qui aurait été payé par PSA ? Voire un sondage sur la rigueur des hommes politiques, effectué à la demande de DSK ?
Il est probable que non. Voici donc un sondage sur le travail du dimanche, qui a été financé par le groupe CASINO, et qui conclut curieusement selon les souhaits du groupe CASINO. Du jamais vu. Les circonstances permettent de comparer l’échantillon Sofres de 405 personnes, avec celui des votants sur NewRing : au 16 janvier, il rassemble 375 votes, dont 64% sont CONTRE le travail du dimanche. Etrange, non ?! |
Les Parisiens sont attachés à leurs commerces de quartier et les fréquentent pour 97 % d’entre eux, mais ils varient leurs modes de consommation selon les circonstances et ne seraient pas contre davantage de souplesse. C’est l’enseignement du sondage TNS-Sofres pour le groupe Casino, que s’est procuré 20 Minutes, qui met en exergue les avantages d’une consommation locale : animation du quartier, horaires adaptés, qualité des produits, contact avec les commerçants ou possibilité de se faire livrer sont appréciés des Parisiens. Et la petite épicerie de quartier est utilisée par 86 % d’entre eux dès qu’il s’agit d’un achat de dépannage. Très peu (2 %) cependant y ont recours pour faire le plein pour la semaine. Côté supermarchés, c’est Picard qui bénéficie de la meilleure image, avec une note moyenne de 7,6 sur 10, devant Monoprix (6,9) et Franprix (6,4).
L’ouverture dominicale plébiscitée à 65 %
En revanche, les ménages sont 32 % à passer le périphérique pour se fournir en nourriture dans des hypermarchés
et des magasins de surgelés, dont 22 % tous les mois, car ils trouvent en banlieue une plus grande variété de produits, des prix plus intéressants et qu’il est plus facile de s’y garer en voiture pour acheter en grande quantité. Le
fait de posséder une carte de l’enseigne les fidélise également, pour 38 % d’entre eux.
Autre tendance chez les Parisiens sondés, le désir d’une ouverture des magasins le dimanche est fort : 65 % sont
favorables (29 % très favorables, 36 % assez favorables) à un assouplissement de la législation sur l’ouverture
dominicale des commerces. Dans la mesure où les salariés en retirent des contreparties sociales. « Moi je fais
souvent toutes mes courses de la semaine le dimanche, c’est très pratique. On n’a pas forcément le temps en semaine. Pour certains employés, ça leur change la vie de travailler un jour en plus et donc d’améliorer leur salaire », estime Sabrina, 22 ans, rencontrée dans un hypermarché du Val-deMarne.
65 % des sondés approuvent l’ouverture du dimanche, et vous ?
« Il faut que les salariés aient le choix »
ANNIE, 53 ANS – Argenteuil (95)
« Je comprends que certains employés soient dans la nécessité d’avoir de plus gros revenus et donc qu’ils décident de travailler le dimanche pour gagner plus. Mais cela me gêne que les magasins soient tous ouverts : pour moi, le dimanche est réservé à la famille et au repos. Et il faut surtout faire attention à ce que ce genre de décision ne soit pas laissée au librearbitre des patrons de commerces, sans que les employés aient leur mot à dire. »
« Ça serait vraiment plus simple »
AMAÏTI, 22 ANS – Nandy (77)
« Avec des horaires de travail de 9 h à 18 h pendant la semaine, c’est compliqué de trouver le temps de faire ses courses. Le dimanche, ça serait vraiment plus simple. On se dit souvent ce jour-là : “Ça serait pas mal si on pouvait faire un tour à Auchan !” Et puis le dimanche, il manque toujours quelque chose et, chez nous, il n’y a pas grand-chose d’ouvert, c’est embêtant. Les petites épiceries, on regrette presque d’y aller : c’est trop cher ! »
« Je suis pour car c’est mieux payé »
SITOU, 23 ANS – Dammarie-lès-Lys
« Je suis pour l’ouverture des commerces le dimanche. Ce jour-là, on est mieux payé et puis le dimanche c’est une journée où il est parfois difficile de tuer le temps. Autant avoir l’esprit occupé en travaillant et en gagnant davantage d’argent ! Mais moi, si je devais travailler ce jour-là, je ne le ferais qu’une semaine sur deux. Comme ça, ça me permettrait de continuer à voir ma famille et les amis le dimanche sur deux où je ne travaillerais pas. »
« Le dimanche matin suffirait »
LUDOVIC, 35 ANS – Vincennes (94)
« Je pense qu’ouvrir les magasins une demi-journée le dimanche, le matin, ça suffirait. On a largement le temps de faire ses emplettes pendant la matinée, au marché pour les fruits et légumes par exemple, et le reste du temps pendant la semaine. Après, ouvrir le dimanche aprèsmidi, je n’y vois pas de grande utilité. Sauf peut-être pour les employés qui travaillent le dimanche matin et qui n’ont pas eu le temps de faire leurs courses. »