Gignac. 4ème mobilisation le 27 novembre « contre l’ouverture des magasins le dimanche », en présence d’Isabelle Pasquet, Sénatrice communiste.
« Un sondage fait apparaître que 67 % des Français (des actifs) seraient favorables au travail dominical. Mais ils ne sont que 17 % à être disposés à travailler tous les dimanches et 50 % à le faire occasionnellement. Certes, 67 % des Français trouvent agréable que les magasins soient ouverts le dimanche, mais ils sont 85 % à refuser de travailler ce jour-là. Le renoncement au repos dominical est souvent un choix contraint pour des salariés sous-payés. Que faire quand, comme nombre de femmes dans la grande distribution, on gagne 160 euros par semaine ? ». Isabelle Pasquet, Sénatrice communiste des Bouches du Rhône, et co-auteure de la proposition de Loi pour le repos dominical qui sera débattue le 9 décembre prochain à la Haute assemblée est venue ce dimanche rencontrer les salariés du magasin« Dia ». Ils ont fait signer ces 4 derniers dimanches une pétition « contre l’ouverture dominicale de leur enseigne ».
De nombreux soutien
La campagne de pétition a déjà obtenu 650 signatures, le soutien de l’association des commerçants de la commune, du maire et des élus du Groupe « Gignac j’y vis » parmi lesquels les élus communistes. « Vous avez raison de vous battre et vous avez raison », explique Isabelle Pasquet. « La loi de 1906, instaure le congé du dimanche. On ne peut pas voir dans le repos dominical un héritage d’une époque où la France était la fille aînée de l’église, il s’agissait, un an après la séparation des Églises et de l’État, d’accorder un même jour chômé à tous les travailleurs, gage d’une société qui avance au même rythme pour tout le monde. C’était reconnaître que le fait de disposer d’un jour commun de repos est profitable pour la société dans son ensemble : il est bon que l’on puisse avoir des activités hors du domaine marchand, un temps pour soi, pour ses proches, pour l’altérité ». Avelino Carvalho, responsable fédéral de la CGT commerces et services confirme « que lorsqu’on instaure le travail du dimanche, les salariés n’ont plus de week-end complets car le samedi il faut ravitailler le magasin. Il y a un surcroît administratif… Et tout ceci comme à Plan de Campagne pour un tarif horaire réévalué de 25 %, tout comme les heures supplémentaires. Les dérives de la Loi Mallié c’est par exemple sur Marseille la remise en cause du repos dominical pour tout le territoire parce que dans deux ans Marseille est capitale européenne de la culture ».
Une loi en passe d’aboutir
Caroline, déléguée du personnel de l’enseigne interroge Isabelle. « J’ai entendu dire que dans le cadre de votre Loi, les enseignes de plus de 500 m2 n’auraient plus le droit d’ouvrir le dimanche matin… ? ». « Effectivement, c’est un amendement qui permet aux petites surfaces de centre ville de ne plus être concurrencée par les grandes surfaces. C’est une réelle avancée pour le commerce de proximité ».« Notre magasin fait 800 m2, on est en plein dedans », se réjouit Caroline. Sauf qu’une fois cette Loi débattue et acceptée au Sénat, il faut que les Députés veuillent également la voter. Et là, d’après Isabelle Pasquet, ce n’est pas gagné. « Quand on voit avec quelle hargne la droite sénatoriale et le Gouvernement se sont acharnés le 16 novembre dernier contre nous, je me dis que ce débat est loin d’être gagné alors que notre proposition nous paraissait assez consensuelle.Mais on ne lâchera pas ».