Six organisations syndicales et patronales ont officiellement signé vendredi un texte visant à faciliter le travail dominical dans les commerces du centre-ville.
Extatiques ! Vendredi matin sur la scène du théâtre du Gymnase, les représentants CFE-CGE, CFDT, FO, UPE 13, Medef 13 et CGPME affichaient un sourire à toute épreuve. De l’avis général, le texte qu’ils viennent de cosigner « est un accord historique ». Il s’agit, selon ces derniers, « d’encadrer le travail dominical dans la zone touristique de Marseille », en l’occurrence dans le périmètre du centre-ville autour de la rue Saint-Ferréol et la Canebière, et de préparer 2013, année de Marseille capitale européenne de la culture.
Ce serait même du « gagnant-gagnant », assure Jean-Luc Chauvin, président de l’UPE 13 (Medef 13). « Il y a des contreparties pour les salariés », renchérit Olivier Carles (CFTC) : cela se traduit soit par un supplément de salaire de 15% ou de 30% du Smic horaire selon les dimanches, soit par des repos compensateurs. Tout dépend du choix de l’employeur.
D’après Patrick Parra (CFDT), l’accord permettrait même de « donner un cadre à une loi qui s’imposait ». Et Alain Combat (FO) d’enfoncer le clou : « La loi Maillé avait ouvert le travail du dimanche mais n’offrait aucune contrepartie pour les salariés. Il fallait des garanties en termes de salaires et de nombre de dimanches non travaillés. »
Couacs
Le patronat y trouve aussi son compte. Il espère ainsi mettre fin aux arrêtés préfectoraux interdisant le travail dominical au centre de Marseille. Mais, sur ce plan, rien n’est encore acquis. « Pour que ces arrêtés soient abrogés, il faudrait que nous soyons saisis, prévient la préfecture. Or, pour le moment, ce n’est pas le cas. »
Malgré l’enthousiasme ambiant, la ritournelle répétée hier a cependant fait quelques couacs. D’un côté, la CFTC se félicitait d’avoir été la première à approuver l’accord de Plan de Campagne. De l’autre, ses homologues (CFDT et FO) tiraient à boulets rouges sur la loi Maillé. Idem pour les relations entre ces deux organisations syndicales et la Chambre de commerce et d’industrie (CCIMP). Malgré les « Jean-Luc » adressés au patron du Medef 13 par Alain Combat, ni FO ni la CFDT ne se sont engagés (comme l’a demandé un vice-président de la CCI) à éviter toute action de grève en 2013.
Qu’importe les rivalités. Hier, l’heure était plus à l’autocongratulation. Pour parfaire la scène, tout y était : les petits fours, la presse, les politiques et tous les signataires. Seul un élément de choix manquait au tableau : le texte de l’accord. Au bout de multiples coups de fil auprès de quatre des signataires, tous incapables d’en fournir une copie, la CFE-CGC a fini par justifier cette absence. « C’est à cause du délai de prévenance. » Fallait y penser…