Le magnétisme des pôles de la terre, selon certains augures, est en train de s’inverser : le Nord va devenir Sud, et vice-versa. On est libre d’y croire, ou pas. En politique, cela arrive aussi. C’est exactement ce qui se passe en ce moment, où l’on voit le groupe communiste défendre le repos dominical avec conviction, contre un groupe de « droite », qui se bat avec férocité pour imposer le travail dominical à tous les salariés (avec des arguments dont le niveau d’intelligence frise le zéro absolu, exposés sur le site du groupe UMP du Sénat). Un peu curieux, pour une droite qui prétendait défendre des « valeurs ». Dans quelques mois, sans doute, nous verrons Christine Boutin militer pour le mariage homosexuel, tandis que José Bové défendra l’hétérosexualité au nom du droit des enfants à avoir des parents de sexe différent. La vie est devenue difficile, pour un électeur normal… |
Le Figaro, 15/11/11
Les sénateurs communistes, accompagnés d’une salariée figure de proue du combat contre le travail dominical dans la grande distribution, ont présenté aujourd’hui une proposition de loi visant à « renforcer les droits des salariés » travaillant le dimanche, qui sera débattue demain en séance.
« J’espère que cette loi va passer pour que personne ne puisse plus être licencié par refus de travailler le dimanche », a déclaré Corine Pointet, symbole de ce combat, pour avoir fait grève chaque dimanche pendant près de deux ans, avec quatre collègues, afin d’obliger le magasin Dia d’Albertville (Savoie) à respecter le principe du volontariat pour le travail dominical.
La proposition de loi (PPL) n’abroge pas la loi Mallié de 2009 – du nom du député UMP des Bouches-du-Rhône Gérard Mallié -, « afin de laisser la possibilité à notre texte d’être adopté par une large majorité », a précisé devant la presse la sénatrice du même département Isabelle Pasquet. Le texte a été adopté en commission avec le soutien du groupe PS.
Vers une « bataille rude » avec la droite
Le texte limite les dérogations au principe du repos dominical. Ainsi, dans les communes et zones touristiques, seuls les établissements ayant une vocation touristique pourront prétendre à une dérogation, qui devra être délivrée par le préfet.
Dans les « Périmètres à usage de consommation exceptionnel » (PUCE), qui concernent les agglomérations de Paris, Marseille et Lille, « plus aucune autorisation administrative ne peut être délivrée » pour des ouvertures dominicales dans le commerce.
Le texte renforce le volontariat, en requérant l’accord écrit du salarié, qui aura la possibilité de se dédire.
La présidente du groupe communiste Nicole Borvo et la présidente (PCF) de la commission des affaires sociales Annie David, ont dit en séance s’attendre à une « bataille rude » avec la droite.